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        Les grandes écoles de la pensée économique

 

 

Les grandes logiques économiques

   2 logiques économiques s’affrontent:

 celle qui croit au marché et qui fait de l’équilibre entre l’offre et la demande, le moyen de réguler l’économie. Dans cette vision microéconomique, la concurrence est le moteur qui permet la meilleure répartition entre les individus.
celle qui voit l’économie comme un circuit, et étudie au niveau macroéconomique les grands agrégats: investissement, consommation, produit etc. Dans cette logique seul l’Etat dispose d’informations suffisantes pour pouvoir coordonner et réguler l’ensemble.
Les grandes écoles de pensée

On peut distinguer 3 grandes écoles de pensée principales:

l’école libérale

l’école keynésienne

l’école marxiste

et  les hétérodoxes à l'écart des grands courants 

 
l’école libérale

qui croit en l’économie de marché et se range derrière son chef de file: A. SMITH, dont la pensée est symbolisée par l’idée d’une «main invisible» régulant l’économie.

 

Les classiques

A. SMITH (1723-1790) est le père fondateur de l’économie politique. Né à Kirkcaldy, en Ecosse, il est le premier des économistes classiques. Il affirme 5 grands principes originaux, pour son époque, et essentiels, pour la pensée libérale:

- Les individus sont les principaux acteurs économiques

- La concurrence est un aiguillon qui guide l’égoïsme des conduites individuelles

- La richesse sociale provient de la production matérielle, et ceci grâce à la division du travail

- L’épargne est la source de la formation du capital, qui commande l’emploi et la croissance

- L’échange international est le prolongement de l’échange entre individus, et pousse les nations à se spécialiser dans ce qu’il fait de mieux.

D. RICARDO (1772-1823), né à Londres, est le continuateur de la pensée smithienne. Il montre que tous les pays ont intérêt à se spécialiser et à participer au Libre-échange et révèle l’existence de rendements décroissants.

T. R. MALTHUS (1766-1834), est un pasteur anglican, qui s’inquiète de la croissance trop importante de la population anglaise aux premiers temps de la Révolution Industrielle. Il explique la loi de population et s’oppose aux lois de Speenhamland qui se proposent de venir en aide aux nécessiteux.

J. B. SAY (1767- 1832), est le dernier des classiques. C’est un industriel français qui pense que la monnaie est un voile qui n’agit pas sur l’économie, et qu’il ne peut pas y avoir de crise de surproduction généralisée car, du fait de la loi des débouchés, toute offre crée sa propre demande.

Les néoclassiques

La Révolution marginaliste va renouveler la pensée libérale vers la fin du XIX° et au début du XX° siècle.

Les marginalistes

 C. MENGER, S. JEVONS et L. WALRAS pensent que la valeur des biens ne provient pas du travail mais de leur rareté. Le calcul à la marge met donc en évidence le rôle de la dernière unité: utilité marginale pour un bien consommé, productivité marginale pour les facteurs de production.

Mais les néo-clasiques conservent les grandes idées libérales: équilibre des marchés, concurrence et non-intervention de l’Etat.

Les néo-libéraux

Ce sont les continuateurs de la pensée libérale contemporains.

On trouve parmi eux :

 les monétaristes et les économistes de la NEC:

 M. FRIEDMAN ,  T. von HAYEK, R. LUCAS, R. BARRO, T. SERGENT, N. WALLACE qui pensent que le chômage est volontaire et qu’une baisse des salaires peut le résorber.

 les théoriciens de l’Offre :

: A. LAFFER et G. GILDER qui dénoncent l’impôt.

 les supply siders :

 J. BUCHANAN et G. TULLOCK qui attaquent surtout l’Etat.

Ce sont des ultra libéraux qui contestent l’intervention de l’Etat dans l’économie et le rendent responsable des grands problèmes contemporains tels que l’inflation et le chômage. 

 
 l’école keynésienne

 fidèle à la pensée de J. M. KEYNES, qui voit l’économie comme un circuit, auquel il a donné un cadre théorique cohérent : la macroéconomie, et qui, sans rejeter le capitalisme, suppose que celui-ci soit tempéré par des institutions régulatrices.

 

J. M. KEYNES (1883-1946) est très tôt reconnu pour ses idées originales: représentant de la Grande Bretagne au traité de Versailles en 1919, dont il claque la porte, c’est aussi en tant que tel qu’il participe à la conférence de Bretton Woods en 1944.

KEYNES s’oppose aux classiques et aux néoclassiques: il réfute la loi de SAY qui postule l’impossibilité des crises, en prenant comme contre-exemple la crise de 1929, il s’oppose également à la loi de WALRAS sur l’équilibre des marchés en montrant que l’on ne peut pas parler d’un « marché du travail » puisque les salariés n’ont pas d’autre choix. Pour KEYNES le chômage est involontaire et les crises peuvent exister, c’est donc à l’Etat d’essayer de les résorber.

KEYNES est le fondateur de la macroéconomie, pour lui, les grands agrégats sont liés par un circuit économique: c’est la demande qui fonde les anticipations des entrepreneurs, ce qui commande alors la production et l’emploi. L’Etat doit, en période de crise, redonner confiance aux entreprises, en baissant les taux d’intérêt pour qu’elles investissent, et aux ménages, en augmentant leurs revenus pour qu’ils consomment.

KEYNES est enfin un théoricien du social, dans lequel « l’économique est immergé », il est à l’origine de la création de l’Etat- providence. Il est opposé à l’idée d’épargne et d’abstinence: pour lui l’épargne est une fuite hors du circuit qui sert plus à la spéculation et à la thésaurisation qu’à l’investissement. Il prône au contraire une aide en faveur des bas revenus qui sont ceux qui consomment le plus, et une « euthanasie des rentiers » qui sont improductifs et spéculent.

J. M. KEYNES pense que la monnaie n’est pas un voile, mais au contraire qu’elle est active et influence l’économie, son projet économique est donc radicalement différent de celui des libéraux: il est celui d’une économie monétaire de production dans laquelle l’Etat intervient par sa politique fiscale et sa politique monétaire.

 

Les keynésiens

 

Ils  sont assez diversifiés :

les Keynésiens de la synthèse ou néo-Keynésiens :

 J. TOBIN, J. HICKS, A. HANSEN, P. SAMUELSON, R. SOLOW ont cherché à réconcilier la pensée néoclassique et une partie du message Keynésien. La courbe de PHILLIPS est la meilleure représentation de la « vulgate keynésienne ».

 les Keynésiens orthodoxes :

R. HARROD, G. SCHACKLE, P. MINSKY, P.A. DAVIDSON sont les continuateurs directs de KEYNES: pour eux l’action de l’Etat passe essentiellement par une action sur les taux d’intérêt.

 les post-Keynésiens :

 N. KALDOR, J. ROBINSON, P. SRAFFA concentrent leur pensée sur le rôle de la demande, essentiel pour réaliser le Plein-emploi.

 
l’école marxiste

en filiation directe avec K. MARX, elle est hostile à l’école libérale et dénonce les contradictions du capitalisme, en faisant le lien entre l’économie, la société et la politique.

 

 K. MARX (1818-1883) est né à Trèves. C’est à la fois un historien, un économiste, un sociologue et un homme politique. Mais sa pensée est surtout une remise en cause radicale du système capitaliste.

Selon lui, les hommes écrivent leur propre histoire: c’est le matérialisme historique. Il se double d’un matérialisme dialectique car ce sont les classes antagonistes de la société qui sont, pour lui, responsables de l’évolution sociale.

Pour K. MARX, le système capitaliste est condamné par ses propres contradictions: la baisse tendancielle des taux de profit pousse les capitalistes à substituer le capital au travail. Or ce sont les travailleurs qui, selon lui créent la plus-value, profit des capitalistes, ce qui accroît encore la baisse des profits. De plus en réduisant le travail, les capitalistes réduisent le pouvoir d’achat des masses laborieuses, ce qui est facteur de surproduction, car la production s’accroît considérablement par l’emploi d’un capital de plus en plus performant.

Selon lui, la pauvreté n’est pas due à la croissance inconsidérée du nombre des pauvres, mais à la bourgeoisie capitaliste qui exploite les salariés en diminuant leurs salaires de subsistance. K. MARX pense que le capitalisme est condamné et qu’il faut le remplacer par un système plus juste: le communisme, mais avant cela il convient de passer par une phase de transition: le système socialiste.

Les néo-marxistes

3 courants contemporains se réclament aujourd’hui de Marx.

 les régulationnistes :

M. AGLIETTA, A. LIPIETZ, R. BOYER, J. MAZIER, A. ORLEAN, M. BASLE qui expliquent que l’économie fonctionne comme un ensemble de rapports à la fois économiques mais aussi sociaux.

 les tiers-mondistes :

 S. AMIN, A. EMMANUEL, qui montrent que l’exploitation s’étend également à l’échelle mondiale: l’utilisation de la main d’œuvre des PED permet aux multinationales d’augmenter leurs profits.

 les post-marxistes :

 P. BOCCARA, P. HERZOG, P. BARAN, P. ZWEEZY qui pensent que le capitalisme moderne prend la forme de grandes entreprises qui sont de puissants monopoles aidés par les Etats.

 

 
 
les hétérodoxes

qui sont  des inclassables le plus souvent assez éclectiques, empruntant à la fois des éléments à chacune des écoles précédentes.

 

Parmi eux :

 J. A. SCHUMPETER

 F. PERROUX

 S. KUZNETS

E. MALINVAUD

 

Pour aller plus loin, on pourra aussi consulter le logiciel Ecobases

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales