Accueil
Remonter
Auteurs 3

Chapitre 3: L'ouverture internationale

 

PLAN

                                                (Cliquez sur un titre pour vous y reporter)

Introduction 

I -  Les échanges internationaux

A/ L’évolution des échanges depuis la fin de la 2°GM

1-La balance des paiements

2-Les échanges de marchandises, de services et de capitaux

3- La mondialisation

B/ L’analyse des échanges

1-Les théories de l’échange international

2-La division internationale du travail

3-Les enjeux de la compétitivité

II -  La réglementation des échanges

 A/Le libre-échange

1-Le cadre du libre-échange

2-Les avantages du libre-échange

3-Le recours au protectionnisme

B/ Le paiement des échanges

1-Historique du SMI

2-Les problèmes monétaires internationaux

3-La globalisation financière

C/ L’Union européenne

1-La construction européenne

2Le passage à l’Euro3-

La politique européenne

Conclusion

Introduction

+ Depuis la RI les échanges internationaux se sont accrus de façon considérable. Il s’est agi d’échanges d’hommes, de marchandises, de services et de capitaux. Au XIX° siècle les hommes ont émigré vers des terres nouvelles (d’origine européenne :Irlandais, anglo-saxons, italiens, juifs d’Europe centrale, à destination des colonies : EU, Am. Lat., Canada, Australie). Les hommes ont ouvert de nouveaux marchés et les flux de marchandises se sont développés  (x400 entre1780 et 1980). Ce sont des matières 1° qui circulaient des colonies vers l’Europe et des biens manufacturés en sens inverse. L’Europe était alors « the workshop of the world » (surtout la GB). Ces échanges se sont accompagnés de flux de capitaux qui ont permis de développer les infrastructures des colonies et les marchés extérieurs de l’Europe. Au XX° siècle les flux migratoires se sont s’inversé(des anciennes colonies vers les métropoles), tandis que les flux de capitaux se tournent vers de nouvelles zones géographiques (Asie et zone pacifique).

+ Après avoir étudié les échanges de marchandises, de services et de capitaux dans la 2° moitié du XX° siècle, nous verrons quelle analyse en font les différentes écoles d’économistes. Puis nous chercherons à savoir à quelles barrières se heurte aujourd’hui leur réglementation (GATT, OMC, SMI) et quels sont les enjeux de l’intégration européenne .

 

I- les échanges internationaux

A/ L’évolution des échanges depuis la fin de la 2°GM             

1- La Balance des paiements

+ Rappel : C’est la Balance des paiements qui retrace les mouvements économiques et monétaires. Elle comprend 3 balances principales :

* la balance commerciale pour les X et les M de marchandises

* la balance des invisibles pour les X et les M de services et les transferts unilatéraux (dons)

Ces 2 balances sont regroupées dans la balance des transactions courantes ou balance des paiements courants

* la balance des capitaux pour les flux de capitaux à long terme (IDE) et les flux de capitaux à court et moyen terme (crédits commerciaux).

Le solde de ces 3 balances donne le solde de la balance des paiements de base qui est équilibré par les mouvements monétaires (transparent).

On comprend d’après ce document l’importance des échanges pour un pays car le solde de la BPB fait varier sa position monétaire : à la baisse si ce solde est déficitaire à la hausse dans le cas contraire. En effet dans le 2° cas la monnaie de ce pays est très demandée pour régler les achats, ce qui la  valorise et inversement dans le 1° cas.

2- Les échanges de biens, services et capitaux

+ Depuis 1950 les échanges commerciaux mondiaux ont fortement augmenté et cela plus rapidement que la production mondiale (x18 et x6,5 respectivement en 46 ans). On peut dire que le commerce international tire la croissance mondiale et cela malgré la crise actuelle car son rythme de croissance est 3 fois plus rapide.

Certains pays sont plus ouverts que d’autres (importance des X dans leur PIB) : les pays européens qui ne disposent pas d’un fort marché intérieur sont 2 à 3 fois plus ouverts que les EU et le Japon . Depuis 1960 l’ouverture des pays européens s’est fortement accrue (x1,7 environ pour la France et x1,8 pour l’Allemagne en 30 ans) grâce à la création du marché commun (Traité de Rome 1957). Les Etats Unis ont aussi accru leur ouverture vers l’extérieur (x2 entre 1960 et 1990), grâce au décollage des accords du GATT (DILLON Round 1962), tandis que le Japon reste un pays relativement fermé aujourd’hui : malgré une certaine ouverture dans les années 80 (x1,4 de 1960 à 1980), le pays s’est refermé depuis (x0,7 de 1980 à 1990, soit le même degré d'ouverture en 1990 qu'en 1960).

Les principaux pays dans le commerce mondial sont les PDEM  et parmi eux l’Union européenne représente la moitié des échanges mondiaux, même si sa part s’est réduite (de 52% à 44% soit –8 points entre 1963 et 1995). La part des EU s’est également réduite (de 17% à 12% soit –5 points), tandis que celle des pays asiatiques progresse fortement (de 6% à 12% pour le Japon, et de 2% à 18% pour les autres pays asiatiques, soient respectivement x2 et x9). Le reste du monde voit sa part diminuer presque de moitié depuis 1963. Les pays émergents de la zone pacifique (HK, Chine, Corée, Singapour, Taiwan) progressent rapidement tant dans les exportations que dans les importations mondiales (des 7° au 15° places en 1996).

Ce sont surtout des produits manufacturés qui sont échangés et leur part progresse le plus (x25 entre 1950 et 1995), tandis que les échanges de produits agricoles et minéraux progressent moins et ont même tendance à stagner depuis la crise (respectivement x5 et x7 seulement en 40 ans).

+ Au niveau des services, ce sont encore les PDEM qui sont les principaux exportateurs et importateurs : EU, F, All, Ru, Italie, mais les NPI arrivent aussi à se placer dans les X tels Singapour et HK , et ce sont aussi des pays qui importent.

Les exportations de services progressent plus rapidement que celles de marchandises (x3 environ en 10 ans, de 1986 à 1996), ils sont devenus des enjeux importants dans les échanges car ils permettent de compenser le déficit commercial de certains pays tels la F et les EU qui souffrent le plus de la désindustrialisation. L'accroissement des services s'explique par l'accroissement des échanges humains (voyages, tourisme) et commerciaux (fret, transport). Mais c'est l'ouverture des frontières aux services financiers dans les années 80 qui les a fait progresser (placements dans les banques étrangères plus rémunératrices, capitaux flottants, assurances internationales). Leur poids a fortement augmenté depuis 1980 (de 17 à 21% des échanges courants) alors que celui des échanges de marchandises s'est réduit (de 83 à 79%). Ces derniers restent néanmoins prépondérants (4 fois plus que les services).

+ Les flux de capitaux ont fortement progressé depuis la crise (22 milliards de $ en 1973 à 335 en 1995 soit x15 en 22 ans ). Ce sont surtout des capitaux provenant de l’Europe de l’Ouest (120M//$ en 1995), des EU (110M//$ en 1995), d’Asie et du Japon (70M//$ en 1995). On remarque la forte progression des flux de capitaux en provenance du Japon de 1984 à 1990 (x10) et leur régression aussi rapide depuis (/5 de 1990 à 1995). Les flux de capitaux provenant des E. U. et d’Europe de l’Ouest progressent fortement depuis 1982 (x12 et x4 en 13 ans).  Ces flux se font surtout à destination de l’Union Européenne (584,7M//$ entre 1985 et 1995) et des EU (477,5M//$), et à l’intérieur de l’UE, ce sont le RU et la France qui reçoivent le plus de flux de capitaux (199,6M//$ et 138M//$), tandis que parmi les pays émergents il s’agit de la Chine (130,2M//$). Les IDE sont les investissements des FMN pour créer ou acheter tout ou partie d'entreprises étrangères (souvent des délocalisations), financer leurs filiales ou réinvestir dans le pays d'accueil. On remarque que les IDE se dirigent prioritairement vers les plus vastes marchés (EU, UE) et de façon générale vers les pays les plus prometteurs (Chine).

3- La mondialisation

+ On peut relier la progression des IDE à celle du commerce mondial, et l’on constate que depuis la crise il y a partition du monde en 3 zones :

* l’Amérique dominée par les EU, composée d’une alliance de libre-échange, l’ALENA (EU, Canada, Mexique) et de l’Amérique centrale et du sud avec le MERCOSUR moins important

* l’Europe dominée par l’UE (15 pays) qui entretient des relatons privilégiées avec le reste de l’Europe et l’Afrique

* l’Asie dominée par le Japon étroitement lié au reste de la zone pacifique par  l’ASEAN 

La Triade représente les pays dominants de chaque zone : EU, UE, Japon. Selon A. BRENDER, aujourd’hui la concurrence ne se fait plus entre firmes mais plutôt entre nations. Pour lui, l’internationalisation met en évidence « un choc de nations » concurrentes, c'est pourquoi on assiste à une régionalisation du monde, qui est une concentration à l'échelle des nations.

+ Mais à côté de l’ouverture croissante des échanges internationaux, on constate qu’un commerce intra-firme prend le relais du commerce international. En effet, les FMN ne délocalisent que certaines fractions de leur production :

* la fabrication dans les pays à MO bon marché où elles implantent des usines ateliers (ex : Madagascar pour le textile),

* le montage dans des pays fermés par des protections intérieures où elles implantent des usines assemblage (ex : GB pour l’automobile),

* l’extraction de minerai dans les pays producteurs de matières 1° (ex : Chili pour le cuivre)…

De cette manière les FMN sont conduites à se fournir à elles-mêmes les produits dont elles ont besoin. C.A. MICHALET parle alors d’un «village planétaire », une «économie-monde » où les échanges sont internalisés. En effet, il s’agit d’un commerce fermé entre les différents segments de la production des mêmes firmes (cf. film vidéo « travail sans frontières »). Ce commerce captif représente aujourd’hui le 1/3 du commerce mondial.

Retour

B/ L’analyse des échanges                                                         

On observe désormais une spécialisation des échanges dont les avantages ont été montrés par les économistes dès le XVIII° siècle.

1- Les théories de l’échange international

+ Pour les économistes libéraux chaque pays a avantage à se spécialiser

* Selon A. SMITH chaque pays dispose d’un avantage absolu, c’est-à-dire qu’il existe une production qu’il réalise mieux que ses voisins et qui lui revient moins cher. Il a donc intérêt à se spécialiser dans cette production et à acheter ce dont il a besoin aux autres pays avec le produit de ses ventes.

* D. RICARDO va montrer qu’en l’absence d’avantages absolus tout pays dispose quand même d’un avantage relatif. Sa théorie de l’avantage comparatif montre que par rapport aux autres productions, il y a toujours, pour un pays donné, une production qui lui coûte moins cher à réaliser (en valeur-travail), c'est-à-dire dans laquelle il a moins de handicap et son désavantage est le moins grand (ex: le RU pour le drap). l a donc intérêt à se spécialiser dans cette production.

* Les néoclassiques vont élargir la spécialisation ricardienne en comparant les dotations factorielles de chaque pays. Le modèle HOS du nom des économistes E. HECKSCHER et B. OHLIN dont les idées ont été modélisées par P.A. SAMUELSON prend en compte les facteurs de production (travail, capital technique ou foncier) qui déterminent les coûts selon leur abondance ou leur rareté. Ainsi l’abondance d’un facteur  donne un avantage comparatif à certains pays qui devront l’exploiter en se spécialisant dans la production utilisant le plus ce facteur (ex : l'élevage extensif en Australie utilisant les terres ou l'industrie textile dans les PED utilisant la main d'oeuvre).

Le courant libéral justifie donc le libre échange par la spécialisation.

+ Les autres écoles de pensée ne remettent pas en cause les avantages de la spécialisation mais l’expliquent différemment.

* Ainsi R. VERNON insiste sur la dynamique économique. Il généralise le cycle du produit (cf. ante) à l’échange international en montrant que les produits naissent dans les pays innovateurs qui sont riches en général pour pouvoir financer la R-D et absorber la production dans la 1° phase où les produits sont les plus chers. Mais la banalisation de la technique et la baisse des prix en fin de cycle permettent la diffusion aux autres pays et les plus pauvres pourront non seulement y accéder en dernière phase mais aussi les fabriquer car la production aura été abandonnée par les 1° lancés alors dans d'autres innovations.

* S. B. LINDER, économiste Keynésien montre enfin que c’est la demande qui est essentielle dans les échanges internationaux. Selon lui la production d’un bien n’est intéressante pour un pays donné que si ce bien est très demandé dans le pays. L’existence d’une demande importante lui permet en effet de réaliser des économies d’échelle en produisant en grande série et en maîtrisant ses coûts de production. Pour LINDER, l’exportation n’est donc pas une fin en soi mais elle complète la D intérieure. C’est ce qui explique que plus les pays sont semblables et plus ils commercent entre eux, comme le montre la structure des échanges internationaux qui se font surtout entre PDEM (cf. ante).

Pour tous ces auteurs la spécialisation est donc une bonne chose pour les pays qui échangent.

2- La division internationale du travail

On peut dire que la spécialisation des pays a provoqué l’instauration d’une véritable division internationale du travail (DIT). Le CEPII (Centre d’étude des prévisions et informations internationales) définit la DIT comme une logique de complémentarité qui suit la spécialisation ricardienne. On distingue une DIT traditionnelle et une nouvelle DIT.

+ La DIT traditionnelle est issue de la RI : les pays qui s’industrialisent alors provoquent le décollage du commerce mondial en important les matières 1° dont ils ont besoin et en exportant les biens manufacturés qu'ils produisent. Ils forment alors un Centre où domine le RU. C’est une immense fabrique de produits manufacturés ayant une Périphérie qui lui fournit matières 1°et débouchés. Ce sont les colonies qui forment cette périphérie jusqu’à la 2°GM, puis ce sont les PVD, la décolonisation ne va pas changer cet ordre économique international.

L’insertion dans la DIT traditionnelle est aujourd’hui le fait de 2 catégories de pays complémentaires :

* les PDEM représentés par la triade, globalement excédentaire en produits industriels lourds (ex : aéronautique…)et déficitaires en produits primaires

* les PED déficitaires en produits industriels et excédentaires en produits primaires (ex : pétrole, matières 1°, produits agricoles)

+ Cependant les NPI échappent à la DIT traditionnelle et imposent une nouvelle DIT. Ils sont en effet excédentaires en produits industriels légers (ex : textile, électronique…) et obligent les PDEM à se spécialiser dans des productions de plus en plus sophistiquées comme les industries de haute technologie (ex : aviation, aérospatiale, armement…) car ils remontent les filières vers des productions industrielles de plus en plus lourdes (ex : automobile, sidérurgie, chantiers navals…).

On peut donc dire que la nouvelle DIT oblige les PDEM à se spécialiser dans des productions exigeant des quantités croissantes de capital technique et humain qui sont désormais la clé de leur compétitivité, d'où l'importance de la qualification de la main d'oeuvre et de la recherche-développement.

3- Les enjeux de la compétitivité

+ L’insertion dans la DIT donne la mesure du degré de contrainte d’un pays : plus il est inséré dans la DIT et plus il est contraint c’est-à-dire dépendant de ses échanges extérieurs. Pour maîtriser ses échanges, un pays doit avoir de forts excédents dans quelques domaines et des déficits dans quelques autres pour profiter des faibles coûts des nations spécialisées.

* Ainsi le Japon et l’Allemagne ont une majorité de points forts et quelques points faibles. Le Japon a adopté une politique des créneaux où il est le leader incontesté (ex : moto, acier, photographie, construction navale). L’Allemagne a plutôt des pôles de développement forts qui exercent des effets d’entraînement (cf. la RI) sur les autres industries (ex : chimie, métallurgie, mécanique…).

* Les pays européens et les EU ne sont pas aussi spécialisés d’où leur faiblesse industrielle. mais ils tendent à se spécialiser dans les services (F et EU dans les télécom, RU dans les services financiers).

+ La compétitivité est alors définie comme la capacité d’un pays à affronter la concurrence internationale. On distingue deux sortes de compétitivités :

* La compétitivité-prix qui s’obtient grâce à l’utilisation d’un avantage comparatif (ex : MO peu chère), mais aussi grâce à l’accès aux économies d’échelle, à des gains de productivité, à une action sur les taux de change (ex : baisse du $)  ou encore à la stratégie des firmes (ex : faibles marges).

* La compétitivité structurelle ou hors prix se fait au niveau de la qualité, et aussi de la technologie, de la variété et du choix de produits ou d’options offerts. Elle s’obtient grâce à la capacité à s’adapter rapidement aux fluctuations de la Demande par une flexibilité fonctionnelle et des innovations permanentes ou encore grâce à une stratégie de différenciation et le renouvellement rapide des gammes de produits (cf. le Japon et le cycle des produits).

Si la compétitivité-prix est aujourd’hui le fait des PED et des NPI, la compétitivité structurelle est plutôt réservée aux PDEM qui ont une main d'oeuvre très qualifiée et proposent des gammes étendues de produits ayant une technologie avancée (ex: TGV, navette spatiale, satellites). 

Retour

II- la réglementation des échanges

Les échanges mondiaux sont aujourd’hui réglementés :

* D’une part les échanges de biens et services sont réglementés par l’OMC qui a remplacé le GATT en 1994

* D’autre part c’est le SMI qui réglemente les échanges monétaires

* Enfin nous verrons un exemple d’intégration en cours de réalisation avec l’UEM

A/ Le libre-échange                                                                 

1- Le cadre du libre-échange

+ Le GATT a été créé en 1947 sous l’impulsion des USA. Il est d’inspiration libérale et constitue une réaction aux politiques protectionnistes d’avant-guerre (ex : entre 1928 et 1938 les droits de douane de certains produits s’élevaient à 50% de leur prix).

C’est un organe chargé de réglementer les questions commerciales sous forme d’accords. Il repose sur quelques grands principes tels que :

* La non-discrimination

* L’interdiction des restrictions quantitatives (quotas), des subventions à l’exportation ou encore de la vente à l’étranger à des prix inférieurs à ceux du marché intérieur (dumping)

* La réciprocité des avantages grâce à la clause de la nation la plus favorisée (les avantages consentis à un pays s’étendent à tous les autres).

+ Huit cycles de négociations (rounds) ont eu lieu depuis le 1° qui s ‘est tenu à Genève en 1947. Ils ont permis d’abaisser progressivement les droits de douane et d’instaurer le libre-échange dans les relations commerciales. Depuis le plus important, le Dillon round (1961/62) une réduction de plus de 60% a été enregistrée en ce qui concerne les droits de douanes qui s’établissent aujourd’hui à un niveau moyen de 4%.

L’Uruguay round (1986/93) a été le plus long et le plus difficile car il s’est attaqué pour la 1° fois aux échanges de services. Il n’a pas permis de régler tous les problèmes dans ces échanges du fait d’un important contentieux entre les USA et l'UE au niveau agricole (pbs de l’aide aux exploitants agricoles : USA subventionne ses agriculteurs et la PAC impose des prix supérieurs à ceux du marché dans la CEE pour soutenir les revenus des agriculteurs), et entre les USA et la France qui ont la même spécialisation dans les services (pbs de la culture : films et séries TV soumis à quotas en France).

Les accords de Marrakech en avril 1994 ont instauré l’OMC qui remplace désormais le GATT et devrait être plus équitable car les accords seront négociés de façon multilatérale et non bilatérale comme c’était le cas (le poids des USA leur permettait souvent d’obtenir des accords plus favorables ex : AMF ou "restrictions volontaires" imposées aux pays d'ASE pour leurs exportations de textile). De plus l'OMC cherche à être plus démocratique en associant la société civile aux négociations (milieux d'affaires, syndicats).

2- Les avantages du libre-échange

+ On peut dire que le Libre échange progresse aujourd’hui malgré la montée des zones d’échanges privilégiées (ex : l’UE, l’ALENA, l’APEC…).

Le libre échange possède en effet des avantages à la fois au plan économique, social et politique :

* La spécialisation permet d’abord, comme l’a montré RICARDO, d’optimiser les ressources économiques. En ce sens on peut dire que le Libre échange profite à tous les pays qui y participent puisqu’il permet aux consommateurs de bénéficier de produits plus compétitifs tant au niveau des prix que de la qualité en profitant des avantages comparatifs de tous les pays.

* Sur le plan social on constate que l’échange permet à tous les consommateurs d’élargir leurs pratiques de consommation en leur faisant connaître de nouveaux produits. Les plus faibles revenus en profitent aussi puisque les prix sont plus faibles, ce qui augmente leur pouvoir d’achat. Et grâce au cycle du produit, le progrès se diffuse des pays riches vers les plus pauvres (cf. VERNON).

W.W. ROSTOW a ainsi montré que le sous-développement n’était qu’un simple retard de développement (cf. les 5 étapes de la croissance économique : société traditionnelle, conditions préalables, take off, marche vers la maturité et ère de consommation de masse). Selon cette analyse libérale, l’insertion dans les échanges mondiaux est une condition nécessaire au développement. Ainsi les NPI ont montré leur capacité à se développer en profitant de leurs avantages comparatifs par une stratégie de développement basée sur les exportations (ex : textile d’abord puis électronique grand public et automobile en Corée du sud). Les NPI ont donc d’abord promu des industries utilisant leur avantage comparatif (main d’œuvre abondante et bon marché) et économes en capital (capital saving), puis ils ont remonté les filières(ex: du textile vers la chimie). Au contraire les pays de l’OPEP se développent grâce à des industries économes en main d’œuvre (labour saving) et profitent de leur avantage comparatif (richesse pétrolière). D'une façon générale les NPI et l'OPEP ont un développement extraverti, c'est-à-dire tourné vers l'extérieur, bien inséré dans la DIT (traditionnelle pour l'OPEP, nouvelle pour les NPI).

* Enfin au plan politique, on peut dire que le Libre échange est un gage de paix car l’échange rend les pays plus dépendants les uns des autres, les pays échangeant des marchandises mais aussi des hommes, ce qui a ainsi permis de réduire les conflits (ex : l’Europe depuis la 2°GM).

+ Au contraire, le protectionnisme est source de repli sur soi et une menace pour la paix (ex : années 30 en Europe). Il entraîne aussi une sclérose de l’économie car l’absence de concurrence n’est pas stimulante pour l’innovation (ex : le protectionnisme de conservation sociale pratiqué par J. Méline à la fin du XIX° siècle en France a contribué à affaiblir l’agriculture française).

3- Le recours au protectionnisme

+ On peut dire cependant que le Libre échange peut aussi être un danger dans certains cas : lorsque les niveaux de développement sont très différents entre pays  ou encore lorsque certains pays traversent une période de crise, notamment des difficultés de balance des paiements.

* Ainsi, aujourd’hui les pays en développement ne sont pas de taille à lutter contre les pays développés. Plusieurs théoriciens, tels G. MYRDAL et R. PREBISCH ont montré que la DIT avait rendu les PVD dépendants des PDEM, car ils ne maîtrisent pas les cours des biens qu’ils exportent qui sont fixés sur les marchés des PI (ex : cuivre, cacao et autres matières 1°se sont effondrés dans les années 80 réduisant le pouvoir d’achat des pays exportateurs). D’autres économistes, comme A.EMMANUEL ou S. AMIN, pensent que l’échange est inégal et qu’il y a une dégradation tendancielle des termes de l’échange (rapport prix des produits exportés/ prix des produits importés) car les 1° tendent à diminuer alors que les 2° tendent au contraire à augmenter (ex : 1955 4 tonnes de café arrivaient à payer 1 tracteur, aujourd’hui il en faut plus de 20). D’une façon générale, pour les économistes tiers-mondistes (C. FURTADO, F. CARDOSO) , les FMN participent à l’exploitation du sous-développement afin de conserver leurs avantages au niveau de la compétitivité-prix. Pour A. LEWIS  seul un développement auto-centré, c’est-à-dire tourné vers des productions destinées au marché intérieur (cultures vivrières) se substituant aux importations et des échanges sud-sud (entre PVD) sont possibles pour les PED aujourd'hui.

* Les pays traversant une crise passagère peuvent de la même façon souffrir du Libre échange. RICARDO avait d’ailleurs montré que toutes les spécialisations n’étaient pas aussi avantageuses. Certains pays sont fortement contraints, c’est-à-dire qu' ils soufrent plus que les autres de la contrainte extérieure et ne peuvent relancer leur croissance sans relancer aussi leurs importations (ex : Le RU dans les années 80).

+ Dans ces 2 cas le recours au protectionnisme est possible : 

dans le cas des «industries naissantes » F. LIST a montré qu’un «protectionnisme éducateur » pouvait été toléré pour permettre au pays de se développer à l’abri de protections douanières (ex : le Zollverein en Allemagne a permis au pays de développer une économie abritée de la concurrence de la GB au cours de la 1° RI et idem pour le Japon au cours du Meiji). 

N. KALDOR a aussi mis en évidence le cas des «industries vieillissantes » qui pouvaient avoir besoin de rester quelques temps à l’abri de la concurrence internationale. 

Dans les 2 cas cependant le recours au protectionnisme doit être limité ( à certaines industries) et provisoire (un certain temps). Il doit alors être abandonné quand le pays est assez fort pour affronter la concurrence des autres pays.

+ Le GATT avait déjà prévu de ne pas traier  tous les pays de la même façon : ainsi les PVD n’étaient pas soumis à la clause de réciprocité des avantages. De même que lorsqu’un de leurs secteurs était menacé, certains pays avaient le droit d’invoquer la clause de sauvegarde. Enfin les tarifs préférentiels des Unions douanières étaient autorisés. Mais aujourd’hui on constate qu’un néo-protectionnisme gagne du terrain en pratiquant des restrictions non-tarifaires (ex : restrictions quantitatives, accords d'autolimitation,  normes imposées, marchés publics réservés, accords de compensation). De telles pratiques mettent le Libre échange en danger car les pays s’exposent à des représailles (ex : USA contre la France et l'UE) qui peuvent entraîner la surenchère ou la perte de débouchés extérieurs.

Retour

B/ Le paiement des échanges                                                 

Un SMI est nécessaire pour que les pays puissent échanger et régler le montant de leurs échanges. En effet, il faut d’abord fixer un étalon pour mesurer la valeur des marchandises échangées (formation des taux de change), puis il faut trouver une monnaie qui soit acceptée en paiement par tous les pays (problème de la convertibilité). Enfin il faut que les banques centrales des pays la détiennent en quantités suffisantes pour faire face aux demandes des entreprises qui commercent (problème des liquidités internationales).

Une devise doit donc avoir 3 qualités : être un étalon de mesure, être universellement acceptée et enfin être disponible.

1- Historique du SMI

+ Depuis le XIX° siècle, le monde a connu 3 sortes de SMI successifs :

* Le Gold Standard (GS) : système d’étalon-or à parités fixes qui a duré jusqu’en 1914

* Le Gold Exchange Standard (GES) : systèmes d’étalon de change-or à parités fixes avec marges de manœuvre autorisées autour d’un pivot représenté par une devise-clé. Il y a eu un GES autour de la livre sterling de 1922 à 1933, puis le GES de Bretton Woods autour du dollar de 1944 à 1973.

* Le système des changes flottants actuel où quelques devises clés servent de moyens de paiement internationaux, dont la valeur est fixée par le marché (aujourd'hui: $, yen et €).

+ Le système actuel des changes flottants a été établi à la suite des difficultés du SMI de BW. Ce dernier avait été imposé en 1944 par les USA pour consacrer leur suprématie sur le monde et en particulier sur la GB. Le plan WHITE représentant les USA s’ètait alors imposé face au plan KEYNES représentant la GB car les USA possédaient  les 2/3 des réserves d’or mondiales. Le plan Keynes n’était pourtant pas sans intérêt : il proposait un SMI détaché de l’or avec création d’une super banque centrale et la création d’une nouvelle monnaie étalon : le Bancor. C’est le système qui sert de modèle au SME actuel (la BCE émet l’Euro). Mais le plan White a imposé un SMI dans lequel l’or était l’étalon en droit mais le dollar, seule monnaie convertible en or l'était en fait.

+ Ce système a bien fonctionné jusqu’en 1958 car les USA avaient alors un excédent commercial qui leur permettait de récupérer leurs sorties de dollar (dollar gap). Mais le rattrapage économique des USA par l’Europe et le Japon au cours des 30 glorieuses a réduit cet excédent. Les réserves d’or US ont alors fondu car leurs sorties de dollar sont devenues très importantes (IDE, financement de la guerre de Corée et du Viêt nam). Alors qu’ils étaient les créanciers du monde jusqu’aux années 60, les USA sont devenus débiteurs à partir de cette date. En août 1971, le Pdt NIXON, conseillé par M. FRIEDMAN décréta  l’inconvertibilité du dollar en or. L’effondrement du SMI de BW a été officialisé aux accords du Smithsonian Institute qui se sont tenus à Washington en décembre 1971 et le SMI actuel des changes flottants lui a succédé aux accords de Bruxelles en 1973.

2- Les problèmes monétaires internationaux

+ L’actuel SMI est donc issu des théories monétaristes les plus libérales puisque la valeur des monnaies est uniquement fixée par le marché. Il cherchait à atteindre 3 objectifs : la vérité des taux de change, le réajustement automatique des BP et l’effacement des BC.

On peut toutefois constater que ces objectifs n’ont pas été réalisés car :

* Dans la réalité certaines monnaies sont surévaluées (ex : le dollar face au DM jusqu’en 1986 et face au FF de 1986 à 1990), tandis que d’autres sont sous-évaluées (ex : le FF au début des années 90 et l'euro aujourd'hui), ce qui est contraire à la vérité des changes.

* De plus le réajustement automatique ne s’effectue pas toujours grâce à la baisse du taux de change car certaines importations sont incompressibles ce qui aggrave alors le déficit commercial. 

* Enfin, face à la spéculation internationale les BC sont parfois obligées d’intervenir (ex : intervention conjuguée de la BdeF et de la Buba lors des tempêtes monétaires contre le FF en 92 et 93, achats massifs pour le soutenir). On n'a donc pas l'effacement escompté des BC.

+ Le SMI des changes flottants actuel est aussi un système asymétrique car le dollar y reste la monnaie étalon de fait car elle est la plus demandée pour les transactions. Les USA n’ont donc pas la même contrainte que les autres PDEM et font varier le cours du dollar en fonction de leurs intérêts (dollar yoyo) :

* à la hausse par la pratique de taux d’intérêt élevés lorsque la Fed cherche à lutter contre l’inflation et à attirer les capitaux étrangers (capitaux flottants) aux USA en redonnant confiance dans le dollar (ex: jusqu'en 1985).

* à la baisse, en baissant les taux d’intérêt s’il faut favoriser les exportations américaines en leur donnant une nouvelle compétitivité et réduire les importations pour résorber le déficit commercial (ex: après 1985).

Les PDEM sont donc réduits à suivre la politique monétaire américaine (ex : taux d’intérêt élevés) ou à se concerter pour l’obliger à en changer (ex : les accords du Louvre en 1987 pour faire baisser le cours du dollar).

Les pays européens ont trouvé une autre solution : construire un SME stable avec des changes fixes qui puisse représenter une alternative au SMI actuel et au dollar.

3- La globalisation financière

+ Elle s’est effectué dans les années 80 avec la règle des 3 D :

* La dérégulation (ou déréglementation) a fait disparaître les règles auxquelles devaient se soumettre les mouvements de capitaux (ex : contrôle des changes, règles nationales en matière d’emprunt)

* La désintermédiation est la mise en contact direct sur le marché financier entre les offreurs (épargnants) et les demandeurs de capitaux (entreprises), sans passer par un intermédiaire (banques). Elle a entrainé l'envolée des marchés financiers (Bourse).

* Le décloisonnement est la suppression de toute barrière (ex : spécialisation des bques d’affaires/ de dépôt et de crédit) pour créer un marché des capitaux couvrant tous les besoins à court, moyen ou long terme.

+La globalisation financière est une vague de libéralisation qui a facilité le financement des entreprises qui peuvent désormais emprunter sur le marché mondial sans aucune contrainte, et a réduit les coûts de financement puisque celui-ci se fait sans intermédiaire. La vitesse  et les échanges se sont alors considérablement accrus: près de 2 000 milliards de $ s'échangent aujourd'hui quotidiennement, ce qui accroît les risques systémiques (ex: la banque BARINGS de Londres a été ainsi mise  en faillite à cause des malversations d'un opérateur de Singapour. La crise asiatique a touché tous les pays émergents d'ASE et même  le Japon du fait des problèmes d'endettement de l'Indonésie, et a même menacé l'ensemble des économies occidentales).

+ La libéralisation des capitaux a ainsi permis de créer un immense marché mondial des capitaux en continu (décalage horaire entraînant l’ouverture progressive des bourses du monde entier). Mais elle a aussi créé des risques pour la politique monétaire des différents pays. En effet, on constate que les politiques monétaires ne sont plus autonomes, toutes les places financières étant reliées entre elles, chaque pays doit se plier à la règle générale en matière de taux d’intérêt sous peine de voir ses capitaux flottants se diriger vers des pays plus attractifs.

Retour

C/ L’Union européenne                                                             

Les déboires du système des changes flottants expliquent les espoirs mis dans l’Euro par les pays européens pour retrouver à la fois un système de changes fixes et une stabilité économique en supprimant leur dépendance vis du dollar et de la politique monétaire américaine.

1- La construction européenne

* Les principales dates sont  1957 : création du Marché Commun par 6 pays fondateurs (F,All,It, B, PB, Lux), puis les adhésions successives du RU, du Danemark et de l’Irlande (1973), de la Grêce (1981), de l’Espagne et du Portugal (1986) et enfin de la Suède, de la Finlande et de l’Autriche (1995).

* 3 capitales : Bruxelles (siège du pouvoir exécutif), Strasbourg (pouvoir législatif) et Luxembourg (pouvoir judiciaire).

* Les instances européennes : La Commission qui s’occupe de l’administration et de l’exécutif (B), le Parlement qui légifère (S), la Cour du justice qui juge (L). Le gouvernement est assuré par le Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement et les questions spécifiques (agriculture, industrie…) sont discutées par les ministres concernés des différents Etats membres. La présidence est tournante (F de juin à décembre 2000, Suède aujourd'hui).

* Les politiques communes sont la PAC créée en 1958, le FEDER (Fond Economique de développement régional) en 1975, le SME en 1979, le Grand Marché suppression des frontières de l’espace SCHENGEN) en 1993, l’UEM en 1999 afin d’atteindre l’objectif de libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux conformément au traité de Rome.

2- Le passage à l’Euro

+ La volonté de mettre en place une politique commune européenne en matière monétaire commence en 1972 lors de l’abandon du système de changes fixes de B.W. (qui a été officialisé en 1973). A cette date est mis en place le serpent monétaire européen qui est un couloir dans lequel flottent les monnaies européennes autour d’un cours pivot avec des marges de fluctuations de + ou – 2,25%. La sortie de plusieurs monnaies (ex : livre sterling, lire italienne) provoque le remplacement du serpent par le SME en 1979. Une monnaie est alors créée : l’ECU (Européan Currency Unit) pour permettre les règlements entre pays européens sur une base stable.

+ L’ECU est en effet un panier composé des différentes monnaies des pays membres, pondérées par le poids économique de ces derniers (ex : bcp de DM, un peu de peseta…), ce qui garantit sa relative stabilité (hausses compensées par les baisses d’autres monnaies). Il vaut entre 6 et 7 FF depuis 1979 (c’est son taux qui a fixé celui de l’Euro soit 6,55957 FF au 1° janvier 1999).

+ Le traité de MAASTRICHT (1992) a fixé les étapes de la réalisation de l’UEM :

 convergence des politiques économiques et monétaires

 création de l’IEM (Institut Monétaire Européen) et du SEBC (Système Européen de Banques Centrales comprenant les banques centrales nationales indépendantes des Etats chapeautées par la BCE)

 la mise en place de la monnaie unique remplaçant à terme les monnaies nationales (2002).

Le SME est donc aujourd'hui un système de changes fixes ayant une monnaie commune, l'Euro. Les monnaies nationales n'ont pas encore disparu, mais s'échangent entre elles selon une parité fixe depuis le 1° janvier 1999. 

3- La politique européenne

C’est une politique commune à la fois en matière monétaire et budgétaire rendue obligatoire du fait de la liberté de circulation des capitaux et de la globalisation financière (cf. ante).

+ En effet MUNDELL a montré qu’il existait un triangle d’incompatibilités (cf. ante) : pour l’Europe c’est la liberté de circulation qui est incompatible avec le SME qui est un système de changes fixes, interdisant par là même l’autonomie des politiques monétaires (la liberté de circulation des capitaux provoque une fluctuation des taux de changes et l’obligation pour les Etats de défendre leurs monnaies ex : en 1993 pour le FF). C’est pourquoi les pays de l’UE ont décidé à MAASTRICHT que leurs politiques monétaires et budgétaires devaient converger de façon à limiter le déplacement des capitaux. En effet il ne peut y avoir de politique monétaire unique si les économies des pays de l'UE ne sont pas convergentes car la politique monétaire est dépendante de l'activité économique (ex: en cas d'inflation on pratique une politique de taux d'intérêt élevés, au contraire en cas de faible croissance et s'il y a peu d'inflation on va chercher à les baisser pour relancer la demande).

+ Les critères de convergence ont donc concerné la politique monétaire avec 3 critères monétaires: stabilité de la monnaie,  limitation des taux d’inflation  et des taux d’intérêt à long terme;  et la politique budgétaire avec 2 critères budgétaires: limitation du déficit public (3% du PIB) et de la dette publique (60% du PIB). 11 pays sont ainsi entrés dans l’Euroland le 01/01/99 (F, I, A, Benelux, E, P, Ir, Aut, Fin, c’est-à-dire les 15 – la Gr qui ne satisfaisait pas aux critères de MAASTRICHT plus RU, Dk et S qui ont souhaité attendre). La Grêce a aujourd'hui rejoint l'Euroland, mais pas les 3 autres pays.

+ Les espoirs mis dans l’UEM sont très nombreux et concernent à la fois

l’économie  

mise en place d’une puissante fédération et d'un vaste marché capable de faire face aux EU et au Japon : 371 millions d’habitants pour l’Europe des 15 contre respectivement 269 et 126 millions pour les E.U. et le Japon

poids commercial important : 20% des X et 16% des M mondiales contre 16% et 10% pour les EU et 19% et 7% pour le Japon.

indépendance vis-à-vis du reste du monde : l’UE n’exporte que 10% de son PIB car la plupart des échanges sont intra-européens (cf. ante)

la monnaie : 

disparition de la contrainte de change et facilité des transactions auxquelles s’ajoute la suppression des coûts de transaction sur les devises et la baisse des taux d’intérêt

stabilité de l’Euro remplaçant le dollar comme devise la plus utilisée pour les échanges : aujourd’hui les réserves mondiales soient 1500M//$ sont placées pour 61% en$, et 20% seulement pour les 15 monnaies Eu 

La politique et la société également car l’histoire a montré que les unions monétaires s’accompagnaient toujours d’une union politique forte (ex du ZOLLVEREIN ou des USA). L’harmonisation a d’ailleurs commencé pour ce qui est de la politique d’immigration, la police, les normes sanitaires etc. La politique sociale est aussi en cours de réalisation avec entre autres une lutte commune contre le chômage.

+ Cependant l’UEM a nécessité aussi d’importants sacrifices tels que les restrictions budgétaires pour limiter l’inflation, le déficit et la dette publique (on a par exemple dit que la F avait sacrifié sa croissance à sa politique du F. fort). Les incertitudes restent aussi nombreuses quant au consensus politique car les pays européens ont un passé fort d’Etat-nation qui les empêche de renoncer facilement à certaines spécificités économiques ou culturelles (ex de la monnaie ou de la gastronomie).

Conclusion

La mondialisation et la globalisation financière ont provoqué des mouvements désordonnés de capitaux qui ont déconnecté l’économie réelle et l’économie financière. L’économie est aujourd’hui soumise à la « dictature des taux de change », c’est pourquoi il est devenu nécessaire que des pays se concertent pour construire des bases stables telles que l’UEM européenne.

Mais la mondialisation pose aussi le problème de l’intégration des PED dans les échanges internationaux qui a été réussie par certains tels les NPI dont les nouveaux pays émergents sont en train de suivre le modèle, mais pas encore par les PMA. Pourtant le développement de ces derniers permettrait de résoudre un grand nombre de problèmes aussi bien pour eux que pour les PDEM comme l’immigration ou le chômage, car ces pays pourraient alors élargir les débouchés mondiaux.

Retour

Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales