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Chapitre 7 : Le rôle des  pouvoirs publics

 

Plan

(cliquez sur un titre pour vous y reporter)

Introduction

I – L’intervention de l’Etat

A/ Les justifications théoriques

1- L’Etat-minimal

2- L’Etat-interventionniste

B/ Les moyens de l’intervention de l’Etat

1-L’Etat au XX° siècle

2-Evolution des dépenses publiques

C/ Etat-providence et cohésion sociale

1-La mise en place de l'Etat-providence

2- Le maintien du lien social

II – Les politiques anti-crise

A/ La crise

1-Caractéristiques

2-Analyses

B/ Les politiques conjoncturelles

1-Les politiques de relance

2-Les politiques de rigueur

C/ Les politiques structurelles

1-La désinflation compétitive

2-Le désengagement de l’Etat

3-La politique économique sous contrainte

Conclusion

Introduction

Une des définitions de l’Etat fait de celui-ci le « gestionnaire de la cité », il est alors le garant de l’ordre qu’il soit politique, économique ou social. L’Etat a ainsi en charge la conduite de la collectivité à différents niveaux dont certains ne sont pas controversés sur le fond comme les institutions militaires ou policières. Mais au contraire d’autres font l’objet de discussions animées autour de la limite à l’intervention de l’Etat, c’est le cas surtout de l’organisation économique et sociale.

Nous verrons dans une première partie comment a évolué l’intervention de l’Etat jusqu’à nos jours, puis dans une seconde comment l’Etat cherche à lutter contre la crise actuelle.

I – L’intervention de l’Etat

A/ Les justifications théoriques

Le rôle de l’Etat n’a pas été négligeable au cours de l’histoire, il intervient en effet dès les XIII° et XIV° siècles. Mais les idées libérales vont le remettre en cause au XVIII° siècle en imposant le modèle de l'Etat-gendarme. Toutefois, à partir du XIX° siècle, la nécessité d’une intervention de l’Etat est réapparue et s’est imposée progressivement.

1-L’Etat-minimal

+ Il a été défini par A. SMITH au XVIII° siècle. C’est l’Etat dont les devoirs sont limités à ceux du Prince. Les fonctions régaliennes sont au nombre de 3 :

garantir la propriété et la sécurité à l’intérieur des frontières, c’est le rôle de la police et de la justice

défendre le territoire national face aux agressions extérieures, ce qui est rempli par la diplomatie et l’armée

entretenir et assurer le bon fonctionnement du système, c'est le rôle de l'administration

+ Mais l’Etat-gendarme se double d’un Etat-protecteur à qui on demandera aussi de prendre en charge les biens collectifs qui ne peuvent être assumés par les individus ou par les entreprises (ex : émission de la monnaie, services publics d’éducation, de culture, réseau de communications, éclairage public etc.). De plus l’Etat va s’occuper également de corriger certains effets pervers par une réglementation appropriée (ex : normes de sécurité routière, normes de pollution, prévention de maladies).

2-L’Etat-interventionniste

+ C’est à la fin du XIX° siècle qu’ont commencé à apparaître les prémices d’un Etat-providence avec l’obligation d’une assistance aux indigents. Cette idée est alors totalement opposée aux principes émis par T.R. MALTHUS un siècle plus tôt qui avait prescrit la suppression de l’assistance aux pauvres (notamment la loi de SPEENHAMLAND de 1795). Le changement le plus radical est celui qui impose le passage d’une logique d’assurance à une logique de responsabilité (ex : lois sur les accidents du travail en France de 1898).

+ Toutefois l’Etat-providence en tant que tel n’est établi que dans la deuxième moitié du XX° siècle (1942 :Plan BEVERIDGE au Royaume Uni, 1946 : création de la Sécurité sociale en France). Il s’appuie sur les idées de J. M. KEYNES et cherche à assurer un Etat de Bien être (Welfare State) en couvrant les risques liés à l’existence (ex en France : famille : allocations familiales ; santé : assurance maladie ; vieillesse : retraites ; emploi : assurance chômage).

+ A ces fonctions s’ajoute bientôt la fonction de régulation qui demande à l’Etat de palier les défaillances du marché en se chargeant des activités non rentables. Ainsi l’Etat devient aussi un Etat-entrepreneur qui intervient directement dans l’économie, contrairement aux principes libéraux, par l’intermédiaire de ses entreprises publiques (ex : mines, EDF, SNCF etc.). Enfin l’interventionnisme s’étend à la politique économique quand l’Etat cherche à assurer le Plein emploi, en soutenant la demande, et cherche à faire repartir la croissance. Ou lorsque l’Etat cherche à éliminer l’inflation en rendant leur compétitivité aux entreprises, etc. (transparent 1).

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B/ Les moyens de l’intervention de l’Etat

1-L’Etat au XX° siècle

+ Au XX° siècle l’intervention de l’Etat dépasse donc le simple rôle de l’Etat-gendarme. Elle est ainsi partagée en 3 domaines d’intervention :

une fonction d’affectation où l’Etat intervient en tant que producteur de biens et services collectifs ou individualisables

une fonction de redistribution qui voit l’Etat chercher à réduire les inégalités

une fonction de régulation enfin où l’Etat intervient pour réguler l’économie.

(transparent 2 : la classification de Musgrave).

+ En France, pour remplir ce rôle l’Etat est organisé entre 3 types d’institutions :

l’administration centrale qui constitue l’Etat au sens strict (police, justice, culture diplomatie, finances, etc.). Elle a le privilège de la fonction de régulation.

les administrations publiques locales qui constituent l’Etat décentralisé (mairies, départements, régions). Ce sont elles qui s’occupent surtout de l’affectation des ressources car elles produisent des biens qui ont des effets géographiques limités (ex des piscines, parcs publics, terrains de sport, etc.) à l’exception de certains biens publics « purs » (ex de la défense nationale ou de la justice)

les administrations de Sécurité sociale qui prennent en charge l’assistance sociale (SS et secteur hospitalier, CAF, ASSEDIC). Elles remplissent le rôle de la redistribution (ex : santé, retraites, etc.), bien que dans certains cas les administrations locales puissent s’en occuper aussi (ex du RMI distribué par les mairies).

2-Evolution des dépenses publiques

+ Depuis le début du XX° siècle les dépenses de l’Etat n’ont pas cessé d’augmenter dans l’ensemble des pays industrialisés. On remarque un fort niveau de dépenses publiques en All, au Japon dès 1913 expliquée par une législation sociale avancée (en All) ou un effort de guerre important (au J). Partout la croissance des dépenses publiques est importante au cours des XIX° et XX° siècles avec une x5 en moyenne.

Les postes qui augmentent le plus sont: l'aide sociale (x21 depuis 1900), l'éducation (x10 depuis 1 siècle) et l'aide à l'industrie (x36 depuis 1930)

Au contraire  depuis le début 1985  la tendance est à la réduction des dépenses publiques dans l'ensemble des PDEM. En effet la crise économique a entraîné une augmentation relativement forte des dépenses publiques dans le PIB et au milieu des années 80 la prise de conscience qu’il fallait arrêter la dérive des dépenses publiques a provoqué la mise en place de politiques de rigueur.

+ A. WAGNER a donné une explication de l’augmentation des dépenses publiques et en a tiré une loi selon laquelle plus un pays est développé et plus l’intervention de l’Etat dans le domaine économique sera importante, du fait de la complexification des structures économiques. En effet, le développement économique d’une nation l’oblige à prendre en charge de nombreuses infrastructures (ex : routes, chemins de fer) ainsi que le bien-être de la population (ex : éducation, santé, retraites). La part des dépenses publiques dans le revenu national augmente donc avec celui-ci, mais de façon plus que proportionnelle.

Toutefois, c’est une loi controversée en particulier par G. J. STIGLER (prix Nobel 1982) et G. TULLOCK (Public choice) qui voient plutôt dans cette évolution le résultat de luttes catégorielles visant à faire financer des biens particuliers par la collectivité.

PEACOCK et WISEMAN montrent quant à eux que la croissance des dépenses publiques est irrégulière : elles augmentent fortement à la suite d’événements exceptionnels (ex : un effort de guerre), mais ne se réduisent pas ensuite et restent sur un même palier. On parle alors d’un effet de cliquet (transparent 3).

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C/ Etat et cohésion sociale

1- La mise en place de l'Etat-providence

+ L'Etat-providence a été mis en place dans un contexte particulier: celui de la croissance des 30 glorieuses que l'on a cru alors éternelle. Si on représente la situation de la France en 1970, on constate qu’elle se rapproche assez du modèle idéal du carré magique, puisque la croissance était alors de 5,7%, l’inflation de 5,2%, le chômage de 2,4% et il y avait équilibre des échanges extérieurs. Mais ce qui frappe dans la croissance des 30 glorieuses, c’est la généralisation de sa dynamique à l’ensemble des pays développés. En effet des USA au Japon, la tendance est la même, puisque de 1950 à 1973 on trouve des taux moyens de croissance annuelle (TCAM) de 2,7% au RU (le plus faible), 3,7% aux USA, 5,1% en RFA, 5,5% en France et en Italie et 10,1% au Japon. Les anciens pays dominants ont donc une croissance moindre (RU et USA), tandis que l’Europe et le Japon ont des taux de croissance très élevés qui témoignent d’un rattrapage économique. Toutefois, malgré leur faible niveau les taux britanniques et américains sont largement supérieurs à ceux des périodes précédentes au cours desquelles ils n’avaient jamais dépassé 1,8% en moyenne.

+ La croissance des 30 glorieuses montre aussi des caractéristiques nouvelles puisque, outre de forts taux de croissance du PIB, de l’ordre de 5% en moyenne pour l’ensemble des PDEM, elle s’accompagne d’une forte hausse du niveau de vie. L’indicateur de niveau de vie, et de développement, qui est le PIB/Habitant croît en moyenne au rythme de 3% par an pour ces pays. C’est une croissance quasi interrompue durant près de 30 ans (20 pour certains auteurs comme J. de BANDT), qui permet la diffusion de biens de consommation et d’équipements nouveaux et abondants jusqu’aux couches populaires de la population (ex : réfrigérateur, machine à laver, gazinière etc.). Elle a permis aux pays de se doter d’équipements collectifs nombreux (ex : modernisation des routes, construction d’autoroutes, de lycées, d’hôpitaux, etc.) et de faire accéder les populations à des consommations collectives restées discrétionnaires avant-guerre (ex de l’école et de la santé). Enfin, comme la production, les échanges internationaux se développent de façon importante et deviennent un moteur de l’expansion (cf. chapitre 3). Pourtant cette croissance n’est pas exempte de déséquilibres car on voit l’inflation gagner progressivement du terrain. C’est surtout une inflation par la demande car l’appareil productif a du mal à suivre le gonflement de la consommation, du fait de difficultés dues à la reconstruction en Europe et à une société qui se jette dans la consommation de masse.

+ Mais l’inflation n’est pas la priorité des gouvernements des PDEM durant les 30 glorieuses. Ceux-ci pratiquent alors des politiques Keynésiennes en mettant en place une politique sociale de protection sociale, ainsi l’Etat-providence va chercher à couvrir les 4 grands risques de la vie et à réduire les inégalités sociales. C’est ainsi que les PDEM se dotent d’organismes chargés de redistribuer des revenus indirects. En France ce rôle est dévolu à la Sécurité sociale (créée en 1945) pour les risques liés à la santé (CNAM), la famille (CAF) et la vieillesse (CNAV pour la retraite de base et caisses de retraite nombreuses selon l’activité antérieure, ex : AGIRC pour la retraite des cadres, ARRCO pour la retraite complémentaire, CNAVPL pour les professions libérales, etc.). Les ASSEDIC s’occupent de la couverture du risque chômage à partir de 1958. Le financement du système s’effectue par des cotisations sociales prélevées sur les revenus du travail et payées pour partie par l’employeur et pour partie par le salarié par prélèvement sur son salaire brut. Dans d’autres pays c’est l’impôt qui assure cette fonction (ex : au RU ou au Danemark). Cette redistribution est à la fois horizontale, puisque ce sont les cotisations qui financent les prestations de chaque année, et verticale puisque les cotisations sont fonction des revenus et les prestations sont fonction des besoins, si bien que pour les revenus les plus élevés le montant des cotisations dépasse globalement celui des prestations, et l’inverse pour les faibles revenus. Ces revenus indirects issus des transferts sociaux ont donc une fonction redistributive destinée à réduire les inégalités sociales (« les riches paient pour les pauvres »). Le système obligatoire impôts + cotisations permet ainsi de couvrir 100% de la population (ex en F et au RU), alors que le système facultatif du libre choix n'en couvre que 40 à 50% (ex: aux EU et au Japon). Mais la politique sociale ne se limite pas à la protection sociale, elle vise aussi l'éducation et le logement (ex en France les constructions HLM destinées à la fois à lutter contre une sévère crise du logement dans les années 60 pour loger les jeunes ménages du Baby Boom et les rapatriés d'Algérie et à permettre aux couches populaires d'accéder à des éléments de confort sanitaires notamment).

+ Durant les 30 glorieuses l’Etat a ainsi permis aux populations des PDEM de profiter des fruits de la croissance. La politique économique a alors privilégié la politique des revenus en créant et en augmentant les revenus de transfert, et la politique budgétaire en soutenant la croissance par des commandes d’équipements collectifs. En France par exemple la planification durant les 3 premiers plans quinquennaux fait la part belle à la reconstruction des infrastructures détruites par la guerre, tandis que les 3 suivants insistent sur le développement de l’appareil sanitaire et scolaire (création des CES, CET, lycées techniques, IUT cf. chapitre précédent). La politique monétaire n’a été utilisée que lorsque l’inflation devenant trop élevée il a fallu refroidir l’économie en bloquant les prix et en restreignant le crédit (exemple en France des plans de stabilisation PINAY de 1952 et 1958, et GISCARD de 1963 et 1969). On a appelé « stop and go » cette succession de politiques à court terme favorisant tantôt la croissance, et tantôt la freinant. Le stop and go est basé sur la courbe de PHILLIPS (transparent 6).

2- Le maintien du lien social

On peut dire que le maintien du lien social passe avant tout par la politique sociale.

+ Les politiques sociales représentent une intervention directe de l'Etat dans le domaine social. Elles couvrent 3 domaines d'intervention:

La protection sociale (couverture des 4 grands risques de la vie)

Les politiques sectorielles (éducation, logement/urbanisme, loisirs)

La politique de l'emploi (politique salariale, lutte contre le chômage, insertion des chômeurs)

Le chômage étant aujourd'hui le premier facteur d'exclusion sociale, les pouvoirs publics donnent la priorité à la lutte contre ce fléau.

Les politiques d'insertion correspondent à une volonté de dépasser la crise économique en mettant en place 3 types de politiques:

Des programmes de stages massifs afin de lutter en amont du marché du travail contre le chômage. Ils correspondent à une liaison formation-emploi destinée à ajuster les qualifications des individus aux qualifications requises par les entreprises.

Les formations par alternance (apprentissage) correspondent plutôt à une volonté d'insertion directe des étudiants dans les entreprises pour surmonter les désajustements possibles entre qualifications acquises et qualifications requises.

Les programmes d'utilité collective (TUC et CES) sont une solution face à l'échec du marché du travail à se réguler seul.

La politique sociale cherche  aussi à faire le lien avec le marché du travail: par exemple en France le RMI créé en 1988 était une mesure double qui cherchait à assister les exclus en leur versant une indemnité, tout en leur permettant de s'insérer dans la société par un contrat. Mais ce second rôle a échoué et a été rapidement abandonné. A l'opposé de la France , fidèle au WELFARE STATE, les pays anglo-saxons se sont orientés vers le WORKFARE STATE qui oblige les chômeurs à retrouver un emploi ou à faire un travail d'utilité collective en échange du versement d'une aide limitée dans le temps (cf. TD).

+ Selon J. FOURNIER et N. QUESTIAUX "les politiques sociales sont nées avec le capitalisme, elles ont grandi avec lui, et, comme lui, elles intéressent aujourd'hui la plupart des aspects de la vie collective". On peut dire que les politiques sociales apparaissent comme une volonté de l'Etat de corriger les effets pervers du marché tels que les inégalités ou l'exclusion.

La politique sociale est analysée par P. ROSANVALLON comme le prolongement de la démocratie politique, tandis que J.  DONZELOT et F. EWALD y voient une nouvelle conception du lien social. Pour eux, au-delà de la lutte contre les inégalités les politiques sectorielles d'éducation et de logement cherchent à intégrer les populations exclues et à leur rendre une citoyenneté perdue avec leur marginalisation.

Pour F.X. MERRIEN il y a un donc évolutionnisme démocratique selon lequel le WELFARE STATE serait l'étape obligée du développement des sociétés industrielles.

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II – Les politiques anti-crise

A/ La crise

1- Caractéristiques

La crise a remis en cause l'optimisme antérieur et obligé les pouvoirs publics a prendre de nouvelles mesures.

+ C’est une crise à la fois financière, boursière et économique. La crise financière se manifeste dès 1971 avec la faillite du SMI de Bretton Woods et l’inconvertibilité du dollar en or, puis avec son remplacement par le système des changes flottants (cf. chapitre 3). La crise boursière n’arrive qu’en Octobre 1987 et présente certaines similitudes avec celle de 1929 (ex : un Krach boursier qui voit s’effondrer les titres de plus de 10% en une seule journée) et de nombreuses différences (ex : reprise du marché boursier après seulement 2 semaines en 1987 contre 3 ans en 1929). La crise économique se lit sur la détérioration du carré magique dans tous les PDEM (transparent 5). C’est une crise essentiellement industrielle avec une chute du taux de croissance de l’industrie qui passe de +5,7% en moyenne pour les PI dans les années 60 à +2,7% en moyenne seulement dans les années 70, soit moitié moindre. Certains pays subissent moins la désindustrialisation que d’autres : la RFA et le Japon se maintiennent, alors qu’en France la production industrielle ne croît plus que de 1% par an entre 1970 et 1980.

+ La crise industrielle entraîne la dégradation de tous les autres indicateurs : la productivité du travail diminue (ex en France : de +5,6% par an en moyenne entre 1963 et 1973 à +2,9% entre 1974 et 1983), ainsi que la productivité du capital (qui perd 25% entre 1971 et 1987 en F). La chute de la rentabilité du capital (-40% entre 1973 et 1983 en F) explique celle des investissements (-30% de 1971 à 1979 en F).

A cela s’ajoute une forte hausse de l’inflation qui avait déjà progressé insensiblement durant les 30 glorieuses. On atteint alors des taux moyens d'inflation entre 1973 et 1979 de +8,4% aux EU, +9,7% au Japon, +10,5% en France et +15,5% au RU. Seule la RFA réussit à limiter le dérapage inflationniste à +4,7%. C’est une inflation par les coûts qui s’explique par le choc pétrolier et le choc matières 1° durant les années 70. La demande mondiale se contracte brutalement et le chômage augmente à son tour passant de 5% à 10% aux EU entre 1970 et 1982, de 4% à 7,5% en France, de 1% à 8% en RFA en 1983, et de 1% à 2,5% au Japon en 1994. On voit que dans la crise actuelle il y a un effet cumulatif et des effets qui s’enchaînent (transparent 6).

+ L’Etat applique alors dès le début de la crise les recettes Keynésiennes dont on pensait alors qu’elles avaient permis d’enrayer les cycles économiques durant 30 ans. La politique économique continue donc à privilégier la politique des revenus avec par exemple des hausses des revenus de transfert (c’est le cas en France en 1982 par exemple) et la politique budgétaire avec des créations d’emplois publics comme l’éducation (exemple de la France idem). Mais bientôt s’ajoute de nouvelles politiques sociales avec la lutte contre le chômage (exemple en France : stages de formation, d’insertion, TUC, CES) et contre l’exclusion (ex en France du RMI). Si cette politique permet de préserver la cohésion sociale en réduisant les inégalités et les effets de la crise pour les plus faibles, ses limites au plan économique sont vite atteintes car la crise se prolonge et s’aggrave dès le début des années 80. De plus, la mondialisation va imposer des politiques économiques concertées entre tous les PDEM.

2- Analyses

Les analyses traditionnelles reprennent directement les grands auteurs, tandis que les analyses complémentaires mettent en avant des facteurs comme le progrès technique, le fordisme ou encore l'Etat-providence.

+ Pour les Keynésiens la crise actuelle s’explique par la conjonction de 2 phénomènes apparus simultanément en 1973 : le 1° choc pétrolier et le flottement des monnaies. Selon eux, le quadruplement du prix du pétrole a ponctionné le revenu réel des PDEM et a réduit leur demande effective (cf. chapitre 2). Mais cette diminution n’a pas été compensée par la demande des pays pétroliers, si bien que la demande mondiale s’est contractée brusquement, contractant les marchés et provoquant l’apparition d’une concurrence impitoyable entre les entreprises et entre pays. La production mondiale s’est effondrée et les échanges se sont réduits. Le chômage actuel est alors un chômage conjoncturel selon le schéma Keynésien pour lequel c’est le niveau de la production qui détermine l’emploi (transparent 7). En même temps la crise financière et le flottement des monnaies ont entraîné un laxisme monétaire général responsable d’une inflation par la monnaie qui s’est ajoutée à l’inflation par les coûts due au choc pétrolier. C’est ce qui explique que l’on soit passé si vite à une inflation à deux chiffres dans l’ensemble des PDEM au début des années 80. La courbe de PHILLIPS s’est alors trouvée en défaut du fait de la dégradation simultanée des deux indicateurs, inflation et chômage. C’est aussi ce qui explique, pour les Keynésiens la difficulté de venir à bout de la crise car le dilemme est de savoir s’il faut donner la priorité à la lutte contre l’inflation ou à celle contre le chômage (transparent 8).

+ L’analyse libérale s’oppose à cette explication car pour les néoclassiques une crise générale est impossible en économie de marché puisque des mécanismes autorégulateurs assurent le retour automatique à l’équilibre (cf. chapitre 2). Pour les libéraux, c’est l’intervention excessive de l’Etat durant les 30 glorieuses qui a déréglé les mécanismes du marché et provoqué la crise actuelle. Selon eux, il existe un chômage volontaire important du fait de l’indemnisation du chômage. De plus, l’action des syndicats vient renforcer celle de l’Etat en imposant des rigidités au marché du travail qui ne peut donc revenir à l’équilibre (exemple : le salaire minimum en France ou la demande d’autorisation préalable aux licenciements). Selon M. FRIEDMAN il existe un taux de chômage naturel contre lequel butent les politiques de relance . Il pense en effet que les agents économiques font des anticipations d’inflation, c’est-à-dire anticipent l’inflation lui va avoir lieu, ce qui leur permet de négocier des augmentations de salaire afin de ne mas perdre de pouvoir d’achat. Selon lui, une politique de relance permet bien dans un 1° temps de réduire le chômage (transparent), mais comme cela relance aussi l’inflation, selon la courbe de PHILLIPS, les anticipations sont revues à la hausse (/prix=> consommation ; /salaires=> emploi)et le chômage revient à son niveau naturel antérieur. L’exemple américain illustre bien ce phénomène (transparent). Ainsi, selon les monétaristes, il peut y avoir à la fois des taux élevés de chômage et l’inflation (de 1973 à 1974 : l’inflation passe de 8 à 12% et le chômage de 4,5 à 5,5% ; idem de 1979 à 1980). Pour les monétaristes, ce n’est donc pas le chômage qu’il faut combattre, mais l’inflation qui est responsable de tous les problèmes.

+ Pour les néo-schumpétériens, il faut voir dans la crise actuelle une crise du progrès technique : depuis les années 70 on serait ainsi passé à une phase B de cycle KONDRATIEFF avec des innovations poins nombreuses que pendant les 30 glorieuses. Les chiffres confirment cela car le rythme du progrès technique mesuré par sa part dans la croissance est passé de 3,1% entre 1951 et 1973 à 2,5% après 1973 et à 2,0% après 1979. De plus ce sont plutôt de petites innovations (incrémentales) que des innovations majeures (radicales qui bouleversent les structures) qui ont eu lieu. Pour eux le rôle de l’Etat est important car c’est lui qui, seul, peut impulser de nouvelles grappes d’innovation, en donnant la priorité à la recherche scientifique et en favorisant les études technologiques.

+ Selon les régulationnistes (AGLIETTA, BOYER) la crise est une crise du fordisme qui s’explique par l’essoufflement de la productivité. Le fordisme a, selon eux bien fonctionné durant les 30 glorieuses, car il était basé sur l’organisation taylorienne du travail et sur la juste répartition des gains de productivité entre profits et salaires selon le cercle vertueux du fordisme (transparent). De plus, l’Etat intervenait pour garantir le bon fonctionnement du système : les salaires étaient fixés par des conventions collectives (lois négociées par branches d’activité), et l’Etat soutenait la consommation grâce aux revenus de transfert. Mais aujourd’hui, la productivité est moins forte et les entreprises cherchent à réduire les coûts de production en rognant sur les salaires (flexibilité salariale), en outre, l’Etat se désengage progressivement, ce qui accentue la crise (ex : la baisse de l’indemnisation du chômage et la réduction des remboursements des soins de santé).

+ Pour les théoriciens de l’offre et l’école du Public Choice, c’est l’Etat-providence qui est aujourd’hui en crise car il traverse des problèmes de financement et d’efficacité, ce qui remet en cause sa légitimité . La crise de financement est présentée par les supply siders (A. LAFFER et G. GILDER) qui énoncent « trop d’impôts tuent l’impôt ». La courbe de LAFFER (transparent) montre ainsi que les taux de prélèvement obligatoires sont trop élevés aujourd’hui et ont atteint un seuil psychologique qui provoque des comportements de fuite de la part des agents économiques (ex : fraude fiscale, travail au noir, délocalisations). En France par exemple les taux de PO sont aux environ de 45% du PIB, ce qui pose la question : « jusqu’où l’Etat doit-il aller dans la prise en charge des besoins collectifs ? ». Les partisans du Public choice (G. TULLOCK et J. BUCHANAN) y répondent en montrant l’inefficacité de l’Etat dans la réduction des inégalités. Pour eux, certains profitent davantage du système de redistribution que ceux à qui il est destiné car la tentation est grande de jouir d’un bien gratuit dont la charge financière pèse sur la collectivité (ex : les catégories favorisées consultent davantage les médecins spécialistes tandis que les catégories populaires vont davantage chez les généralistes, les premiers profitent donc plus de la Sécurité sociale que les seconds). Outre son inefficacité à réduire les inégalités, l’Etat « fait du gras », selon ces auteurs car il n’est pas soumis à des objectifs de compétitivité ou de rentabilité. Il se produit alors une multiplication des actes qui coûtent cher à la collectivité (ex : pour améliorer de 10% un diagnostic, les médecins recourent de plus en plus à des analyses qui augmentent de 200 à 300% les dépenses de santé. Pour ces néo-libéraux, la légitimité de l’Etat est remise en cause du fait de ses problèmes, il doit donc se désengager et réduire ses dépenses (cf K7 vidéo de l’exemple anglais).

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B/ Les politiques conjoncturelles

+ Les politiques conjoncturelles ont pour but de stabiliser l’évolution économique à court terme, alors que les politiques structurelles sont destinées à ajuster l’économie à un nouvel environnement à long et moyen terme. Durant les 30 glorieuses on a pratiqué des politiques conjoncturelles de « stop and go » (cf. ante) à très court terme, que l’on a appelé du « pilotage à vue ». Au début de la crise, on a perpétué ces pratiques avec des politiques de relance ou de rigueur, en fonction des buts recherchés.

1-Les politiques de relance

+ Les politiques de relance sont d’inspiration Keynésienne, elles cherchent à relancer l’économie par la Demande. Elles s’appuient sur la politique des revenus (transferts, Redistribution) et sur une politique budgétaire de déficit public. En effet, selon le schéma Keynésien d’ensemble (transparent), une augmentation des revenus doit permettre d’augmenter l’emploi, par l’intermédiaire de la Demande effective, ce qui doit, à terme, résorber le déficit créé (puisque plus de consommation et plus de revenus, donc plus d’impôts perçus).

+ Après le 1° choc pétrolier, ce sont donc les premières politiques qui ont été mises en place dans les PDEM. Par exemple en France, la relance CHIRAC de 1975/76, en RFA le programme de soutien du social-démocrate W. BRANDT en 1975/75, au RU le contrat social du travailliste J. CALLAGHAN en 1975/76, et même aux E-U la relance du démocrate J. CARTER. L’effort de relance de J. CHIRAC porte sur les investissements publics et des aides fiscales accordées aux entreprises. Il est financé par le déficit budgétaire et s’appuie sur une politique monétaire de baisse des taux d’escompte. Son bilan est limité en matière de croissance (+1,2% en 1975 à 0% en 1976), car la consommation des ménages a diminué (+1,3 % à –0,4%), ainsi que l’investissement (4% en 1975 à 1,7% en 1976), et le déficit commercial s’accroît (-10,7 MF à – 11,2MF).

+ La 2° relance française se produit en 1981/82, alors que les autres PDEM pratiquent des politiques de rigueur. P. MAUROY relance donc de façon isolée, en utilisant aussi le déficit budgétaire pour augmenter la redistribution (Allocations, retraites) et distribuer des aides diverses (au logement, à l’éducation, aux agriculteurs). Mais si elle est efficace du côté de la consommation (qui augmente de 2,3pts), et de la croissance (qui augmente de 1,7pts), cela aggrave le déficit commercial (-60MF en 1981 à –96MF en 1982), mais surtout, malgré la relance, le chômage a augmenté, dépassant les 2M de chômeurs. On peut dire que la politique de relance bute sur la contrainte extérieure (aggravation du déficit dans les 2 cas), ce qui l’oblige à changer de politique.

2-Les politiques de rigueur

+ Elles sont d’inspiration monétariste et cherchent à limiter l’inflation par des politiques monétaires et budgétaires restrictives. Selon M. FRIEDMAN, il faut limiter la croissance de la masse monétaire pour vaincre l’inflation qui est essentiellement d’origine monétaire. Les taux d’intérêt deviennent le pivot de la politique monétariste (politique des taux plus libérale que la politique des quantités pratiquée au cours du stop and go).

+ En France toutefois, les plans BARRE de 1976 à 1979 continuent à s’appuyer sur l’encadrement du crédit (politique des quantités), ainsi que sur l’austérité pour rétablir l’équilibre du budget. En 1983, la politique de rigueur de J. DELORS cherchera aussi à limiter la création monétaire et à rétablir l’équilibre budgétaire. Il est aussi à l’origine de la désindexation des salaires sur les prix qui permet de casser la spirale prix/salaires. En GB, l’action du gouvernement de M. THATCHER cherche dès 1979 à contrôler l’évolution de la masse monétaire et à réduire les dépenses publiques, politique poursuivie durant ses 3 mandats et celui de J. MAJORS (cf. K7). En RFA, c’est la BUNDESBANK autonome qui conduit une politique monétariste stricte de taux d’intérêt élevés sous l’impulsion de son directeur K. O. PÖHL, tandis que le chancelier H. KOHL réduit les dépenses publiques. Aux USA, la politique de la FEDERAL RESERVE BANK, autonome est aussi d’inspiration monétariste avec des taux d’intérêt élevés, sous la direction de P. VOLKER, mais la politique de R. REAGAN n’est pas aussi stricte que nécessaire et laisse filer le déficit, c’est une « policy mix » (politique mixte).

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C/ Les politiques structurelles

+ Face à une crise qui dure, les gouvernements des PDEM vont mettre en place des politiques structurelles dès le début des années 80.

1-La désinflation compétitive

+ L’inflation qui s’accompagne d’une récession n’est plus supportable car elle creuse le déficit extérieur. En France où la contrainte extérieure est forte, P. BEREGOVOY lance en 1984 la politique de désinflation compétitive. Elle s’appuie sur une limitation de l’inflation impulsée par le plan DELORS de 1983 avec la désindexation des salaires et le blocage des prix. Elle cherche à restaurer la compétitivité-prix des produits français en ayant moins d’inflation que les partenaires commerciaux. + L’inflation se réduit rapidement : de +12,8% en 1981, la hausse des prix n’est plus que de 6,7% en 1984, 5,8% en 1985 et 2,5% en 1986 et le différentiel d’inflation avec l’Allemagne s’inverse à partir de 1985 (désormais l’inflation française est inférieure à l’inflation allemande). Le déficit extérieur se réduit aussi à partir du début des années 90 –50MF en 1990, -30MF en 1991), il redevient positif à partir de 1992 (+31MF) et ne cesse d’augmenter depuis (+100MF en 1997 et MF en 1998). Cette politique permet alors de restaurer la bonne tenue de la monnaie française : c’est la politique du Franc Fort qui oblige les entreprises à avoir aussi une compétitivité structurelle.

2-Le désengagement de l’Etat

Il suit les idées néo-libérales de l’école du Public choice et revêt 3 aspects :la défiscalisation, la déréglementation et la privatisation des entreprises.

+ La réduction des dépenses publiques permet de limiter la ponction fiscale sur les entreprises et les ménages. Ainsi, dans l’ensemble des PDEM, la fiscalité sur les sociétés s’est réduite dans les années 80. C’est aux Etats Unis que les PO deviennent les moins élevés (impôts seuls). En France l’impôt sur le bénéfice des sociétés passe de 50% à 33,3% entre 1985 et 1993.

+ Le désengagement de l’Etat prend aussi l’aspect d’une déréglementation. ex : en France suppression de l’autorisation préalable aux licenciements en 1986, aux E-U la déréglementation des transports aériens qui bénéficient ainsi d’une liberté totale, débouchant sur une guerre meurtrière entre compagnies et constitution d’oligopoles.

+ Enfin l’Etat privatise les entreprises publiques partout où elles existaient. ex : en France de 1986 à 1988 et depuis 1993, au R-U de 1983 à 1990, la part du secteur public est ainsi ramenée de 25 à moins de 10% en France et de 12 à 6,5% au R-U.

3-La politique économique sous contrainte

+ Depuis la création de l’Euro et l’entrée des pays européens dans l’Euroland, on peut dire que les onze pays européens ont perdu leur souveraineté et leur autonomie en matière monétaire. En effet les Banque Centrales sont devenues indépendantes des Etats (ex : en France) et soumises à la BCE. Les Etats européens ne peuvent donc plus imposer leur politique monétaire (ex : impossible de dévaluer pour n’importe lequel des onze souhaitant favoriser ses exportations).

+ De plus le pacte de stabilité et de croissance décidé au Conseil de Dublin (1996) et inclus dans le Traité d’Amsterdam (1997) oblige les Etats à limiter leur déficit budgétaire sous peine de sanctions décidées par l’Ecofin (conseil des ministres de l’économie et des finances des 15 : 11 pays euro + 4 non-euro). Ainsi les critères de convergence de MAASTRICHT sont confirmés : si le déficit public d’un pays de la zone Euro dépasse 3% de son PIB, il devra mettre en dépôt à la BCE 0,2 à 0,5% de son PIB, et si le déficit persiste au bout de 2 ans, ce dépôt sera prélevé en tant qu’amende (ex : pour la France de 16 à 42 MF), mais il n’y aura pas de sanction si le déficit est imputable à des circonstances exceptionnelles telles qu’une récession de plus de 2% dans l’année. On peut donc dire que les pays de l’Euro 11 (Euroland) ont aussi perdu leur indépendance au niveau de la politique budgétaire (ex : impossible de pratiquer une politique de relance financée par le déficit budgétaire).

+ Enfin, on constate qu’une Europe sociale est en chantier : En 1989 la Charte sociale donne les principes du modèle social européen et en 1992 un protocole a été annexé au traité de MAASTRICHT adoptant des normes sociales minimales sous forme de directives que les Etats membres doivent transposer en droit national en faveur des travailleurs européens pour préserver leurs acquis sociaux (ex : au niveau de la santé et de la sécurité, de la formation des travailleurs, des conditions de travail, de la gestion sociale du chômage, de l’égalité H/F, etc.). Le traité d’Amsterdam (1997) a mis l’emploi au rang de « question d’intérêt commun en Europe et le sommet de Vienne (décembre 1998) a proposé un pacte européen pour l’emploi sous l’influence de G. SCHROEDER. Ainsi, si une politique de relance pratiquée par un seul pays de la zone Euro est désormais impossible outre de buter sur la contrainte extérieure comme les relances françaises (cf. ante), une politique de relance à l’échelle européenne n’est pas impossible et élimine aussi le risque au niveau de contrainte extérieure puisque l’essentiel des échanges européens s’effectue de façon intra-européenne. On voit donc quels avantages l’Europe, qui compte plusieurs Millions de chômeurs va pouvoir tirer de l’Euro.

Conclusion

La crise actuelle est à la fois économique et financière.

* économique d’abord, caractérisée essentiellement par le chômage aujourd’hui alors que les autres indicateurs du carré magique sont redevenus corrects inflation et équilibre extérieur surtout tandis que la croissance est qualifiée de « molle » avec des taux de 1 à 3%

f* inancière ensuite avec de nombreuses crises localisées : ex de la crise du SME en 1992/93 (marges de fluctuations élargies de 3 à 15% autour du pivot à la suite des 2 « tempêtes boursières » contre le franc étés 92 et 93), la crise de la dette mexicaine en 1994/95, les crises asiatique (de « cavalerie », c’est-à-dire achats financés par un endettement à CT sur les recettes futures en Thaïlande, Corée du sud, etc., et effondrement des monnaies locales à la suite de la baisse du yen en 96) et russe en 1997, crise brésilienne en 1998).

Dès lors il apparaît que le système des changes flexibles soit davantage porteur de crise que les anciens systèmes de change fixes. Le rôle des Etats, dans un contexte de crise semble alors plus nécessaire que jamais pour préserver la cohésion sociale. De même qu’une politique concertée à l’échelle européenne puisse seule permettre de relancer l’économie et résorber le chômage . L’Euro sera-t-il la solution de remplacement au dollar ?

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales