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Thème 4 :

 La dynamique économique selon SCHUMPETER

   

Plan

Introduction

 I - L’innovation

 II - Le rôle de l’entrepreneur

 III - Les avantages du monopole

 IV - Les limites de l’analyse

 

 

 

 

Introduction

J. A. SCHUMPETER a mis en évidence le rôle de l’innovation et de l’entrepreneur innovateur dans la croissance.

I - L’innovation

SCHUMPETER caractérise 5 types d’innovations : de produit, de procédé, nouveaux marchés, nouveaux composants, nouvelles organisations.

Il distingue aussi les innovations mineures (ou incrémentales), qui apportent des perfectionnements aux innovations elles-mêmes ou à leur environnement, des innovations majeures (ou radicales). Pour lui, ce sont ces dernières qui ont le rôle le plus important dans la croissance, car elles apparaissent par grappes, chacune d’elles ayant un effet d’entraînement dans la branche où elle se produit et dans d’autres branches. Ainsi il définit une révolution industrielle comme un ensemble d’innovations majeures qui bouleversent les structures de la production dans plusieurs secteurs à la fois, de manière irréversible et à long terme.

SCHUMPETER s’oppose à la théorie néoclasssique de l’équilibre : pour lui, l’activité économique est ponctuellement frappée de déséquilibres du fait de l’innovation. Il y a donc des cycles économiques caractérisés par des périodes de croissance (Phases A de Kondratieff) , et des périodes nécessaires de ralentissement de l’activité (Phases B). La " Destruction créatrice " est à l’œuvre tout au long du cycle sous l'effet du progrès technique. En phase A les innovations en grand nombre impulsent des branches motrices vers lesquelles se dirigent les investissements et qui sont créatrices d’emplois et de profits élevés, en phase B les innovations s'essoufflent, les destructions sont supérieures, profits et emplois sont moindres. Mais le progrès technique va permettre, en fin de compte, de faire repartir un nouveau cycle.

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II - Le rôle de l’entrepreneur

Pour SCHUMPETER, c’est la nature même du capitalisme qui crée l’innovation, processus dynamique rompant l’équilibre de l’état stationnaire, car le profit est l’objectif qui guide ce système. L’entrepreneur est alors celui qui rompt la routine par l’innovation et crée ainsi des déséquilibres en introduisant la nouveauté. L’entrepreneur-innovateur n’est donc pas un gestionnaire, il a des qualités particulières d’intuition, de volonté, il sait commander et imposer ses décisions.

De même que les innovations apparaissent "par grappes ", les entrepreneurs arrivent "en troupes " selon SCHUMPETER, car la perspective de profits élevés du fait de l’innovation, attire d’autres entrepreneurs. Il justifie donc les profits importants réalisés par les entrepreneurs, par leur goût du risque et leur esprit d’entreprise  capable de surmonter la  routine et de connaître, avant les autres, les facteurs du succès.

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III - Les avantages du monopole

Mais selon SCHUMPETER, l’innovation provoque l’incertitude et accroît les risques, du fait des déséquilibres qu’elle provoque.  Il s'oppose alors à  la théorie néo-classique selon laquelle il faut défendre la concurrence qui est stimulante pour l’économie. Pour lui, elle est source de gaspillage au contraire, car dans la "tempête de destruction créatrice, seuls les plus forts peuvent résister. Les monopoles et les ententes entre entreprises permettent de mettre en commun les énergies, le monopole réduisant l’incertitude, tout en finançant une importante R-D grâce à un effet de taille. Pour SCHUMPETER, dans la "tempête de destruction créatrice " les ententes et les monopoles sont ainsi des îlots de stabilité pour l’économie.

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IV -  Les limites de l’analyse

On a reproché à SCHUMPETER plusieurs points :

D’avoir une interprétation trop mécaniste des cycles économiques qui surviendraient tous les 50 ans

d’avoir fait des erreurs quant aux dates d’apparition des grandes innovations qui ne correspondent pas aux cycles observés

enfin les chefs d’entreprises d’aujourd’hui sont assez loin de l’entrepreneur de SCHUMPETER qui brise les routines car ils sortent plutôt des grandes écoles et ressemblent peu à l’entrepreneur schumpétérien.

Toutefois, il faut reconnaître que sa description de l’économie est assez proche de la réalité et retrouve aujourd'hui une nouvelle actualité.

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales