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Thème
5 :
Le rôle des échanges internationaux chez RICARDO PLAN Introduction II - Limites et prolongements contemporains
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Introduction A.
SMITH avait montré que chaque pays devait se spécialiser dans les
productions où il était le meilleur (avantage absolu). D. RICARDO va
prolonger son analyse en montrant que même en l’absence d’avantage
absolu les pays ont intérêt à se spécialiser et à échanger entre
eux. Les
hypothèses du modèle de l’avantage comparatif sont doubles :
RICARDO
situe son analyse dans le contexte de la loi des rendements décroissants
: il faut produire en très grande quantité pour obtenir des économies
d’échelle et réaliser des gains de productivité. Dans
ces conditions, chaque pays dispose forcément d’un avantage comparatif
en l’absence d’avantages absolus, dans la ou les productions qui lui
reviennent moins cher à produire, où son handicap est donc le moins
important (avantage relatif). Ainsi dans l'exemple du vin et du drap
l'Angleterre n'a pas d'avantage absolu mais dispose d'un avantage relatif
car le drap lui revient moins cher à produire que le vin et son désavantage
est moins important (rapport 1,1 au lieu de 1,5). Pour RICARDO l’échange
est donc profitable à tous les pays qui y participent car chacun profite
des avantages des autres pays. Dans
l’échange international la monnaie est un voile, c’est-à-dire
qu’elle ne fait que refléter la valeur des marchandises échangées. Le
taux de change fixe donc le rapport dans lequel les marchandises s’échangent.
Si une modification intervient dans une production, elle se traduit
automatiquement par une variation des taux de change. Mais
RICARDO reconnaît que toutes les spécialisations ne sont pas aussi
avantageuses car le progrès technique et la productivité ne sont pas les
mêmes dans tous les pays. Cependant, pour lui, le libre échange profite
à tous les pays qui y participent et c’est un moyen de rapprocher les
peuples. Les
idées de RICARDO ont été appliquées en Grande Bretagne : l’abolition
des corn laws (1846) permit d’importer du blé étranger moins cher dont
les industriels anglais bénéficièrent en abaissant les salaires de
subsistance. La loi des avantages comparatifs est le fondement du Libre échange. II-
Limites et prolongements contemporains Plusieurs
auteurs ont montré les limites du raisonnement de RICARDO :
·
D’abord,
les pays ne doivent pas abandonner certains secteurs stratégiques, même
s’ils ont des désavantages comparatifs dans ces secteurs vis à vis
d’autres pays. ex : l’Union européenne ne doit pas laisser tomber le
secteur agricole sous peine d’avoir une insuffisance et de dépendre
d’autres pays pour son alimentation. ·
Ensuite, le
libre échange augmente les inégalités entre les salaires des catégories les
moins qualifiées et les salaires des catégories qualifiées et il produit du
chômage pour les catégories non qualifiées. ·
Enfin M.
ALLAIS est conscient que les taux de change ne sont pas toujours vrais par
rapport au solde commercial des pays considérés, si bien qu’une monnaie surévaluée
peut aggraver le déficit commercial d’un pays au lieu de le résorber. Ex :
le dollar américain. ·
Selon J.
CULBERTSON et les nouvelles théories du commerce, l’Etat doit intervenir pour
aider les entreprises nationales et ainsi compenser l’inégalité de l’échange.
Ces théories, comme celle de LIST s’appliquent aujourd’hui aux pays en développement. ·
Les économistes
tiers-mondistes pensent que le libre-échange ne profite pas à tous les pays de
la même façon. F. PERROUX pense que la domination des PDEM sur les PED résulte
des inégalités entre les niveaux de développement de ces pays. Les marxistes
(A. GUNDER FRANK) pensent qu'il y a exploitation des PED par les PDEM et
"pillage du Tiers-monde". Conclusion
Le
libre échange est profitable aux pays qui échangent à condition qu’ils
soient de même niveau de développement. L’échange avec des pays de moindre développement (échanges Nord-Sud) fait apparaître des rapports de domination qu’il faut compenser par un protectionnisme éducateur ou une intervention de l’Etat, mais de façon limitée et provisoire. |
Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales