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Thème 2 :

 La division du travail selon SMITH et MARX

                                                                          

Plan

Introduction

 I -   Les avantages

 II -   Les inconvénients

 III -  Prolongements contemporains

  Tableau récapitulatif

 

 

 

Introduction

C’est le passage du Domestic system au Factory system au moment de la Révolution Industrielle qui va permettre l’application à grande échelle de la division du travail dans les manufactures.

Mais les économistes ne voient pas ses conséquences de la même manière.

I- Les avantages

Ils sont montrés par A. SMITH.

Selon celui-ci, c’est de l’échange que naît la division du travail. Pour lui, le marché est un ordre naturel, car chaque individu est mû par son intérêt, ce qui va le pousser à se spécialiser dans ce qu’il fait de mieux et à échanger avec les autres le fruit de son travail. Ainsi, c’est la spécialisation qui implique la division sociale du travail (ex : le boucher, le boulanger etc.)

Dans la manufacture d’épingles, A. SMITH constate que la division du travail conduit les ouvriers à être plus habiles et plus efficaces, ce qui accroît la productivité du travail. Les gains de productivité ont alors des retombées sur l’économie tout entière : augmentation des ventes et des profits pour les entrepreneurs, augmentation du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages, car la hausse de la productivité réduit les coûts de production et les prix.

Selon A. SMITH la division du travail est bénéfique pour tous car elle est facteur de croissance : c’est ce qu’il nomme l’opulence. La division du travail accroît encore les échanges et ne connaît pas de limites, si ce n’est l’étendue du marché, c’est-à-dire les débouchés.

Pour A. SMITH les effets positifs de la division du travail pour l'entreprise sont essentiels: accroissement de l'habileté des travailleurs, gain de temps et stimulation de l'innovation.

K. MARX estime aussi que la division du travail a des effets positifs pour l'entreprise: une grande efficacité du travailleur collectif qui contribue à l'augmentation de la plus-value.

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II- Les inconvénients

 A. SMITH, en son temps avait déjà prévu les effets négatifs de la division du travail : abêtissement des travailleurs, mais il les estimait secondaires face à tous les effets positifs : accroissement de l’habileté, gain de temps et stimulation de l’innovation.

K. MARX, au contraire, met l’accent sur les inconvénients de la division du travail, même si elle profite aux entrepreneurs qui économisent les frais d’apprentissage et augmentent leurs plus-values. Il constate en effet que les travailleurs sont exploités car la valeur de leur travail diminue et leur savoir-faire est approprié par l’entreprise.

Dans la fabrique, le travailleur parcellaire est dépendant des machines : l’ouvrier la sert, en suit le mouvement, est incorporé au mécanisme même des machines. Il en ressort une torture pour le corps, un désintérêt pour le travail, un travail d’exécution imposé, une subordination de l’ouvrier à la machine qui lui impose aussi des cadences.

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III - Les prolongements contemporains

On peut dire que SMITH et MARX ont été des visionnaires, prévoyant déjà ce qui sera la base du taylorisme et du fordisme quelques siècles plus tard: des ouvriers spécialisés dans l'exécution de tâches parcellaires. Mais ils voient aussi les inconvénients de ces deux systèmes, qui seront la base de la contestation ouvrière au cours de la première crise du taylorisme à la fin des années 60.

D'autres auteurs, comme S. MARGLIN et A. GORZ contestent aussi l'efficacité de la division du travail. Selon eux le manque de motivation et le recours à la contrainte ne poussent pas les ouvriers à inventer de nouveaux outils ou des procédés de fabrication, mais tendent au contraire à les abrutir.

Récapitulatif

Sur :

Selon A. SMITH

Selon K. MARX

le travail ouvrier

· Plus habile

· Plus facile

· Plus simple et abrutissant (secondaire)

· Déqualifié (travailleur parcellaire)

· Subordination aux machines

· Dépendant des cadences (aliénant)

les salaires

· Plus élevés

· Plus faibles qu’ils ne devraient (exploitation)

La production

· Gain de temps

· Gain de productivité

· Stimule l’innovation

· Appropriation du savoir-faire ouvrier

la rémunération des entrepreneurs

· Augmente les profits

· Augmente la plus-value

L’économie et la société

· Augmente la production

· Augmente la consommation

· Avènement de l’opulence

· Enrichit les capitalistes

· Appauvrit les ouvriers

· Conflit de classe inéluctable (système capitaliste à remplacer)

Prolongements contemporains

· Taylorisme

· Fordisme

· Crise du Taylorisme

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales