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Introduction
La méthode
de MARX est matérialiste, ce qui implique que les conditions matérielles d’existence,
qui constituent «l’infrastructure » de la société, conditionnent
la conscience des hommes. Mais le fonctionnement de la société dans son
ensemble : la politique, l’idéologie, la religion, le droit etc.
forme une «superstructure » qui est elle-même déterminée par les
infrastructures. C'est aussi une méthode historique car, pour MARX c'est la
lutte des classes qui fait évoluer les sociétés: ce sont "les hommes
qui écrivent leur propre histoire".
I
- L’analyse de K. MARX
A/
Les classes sociales
Trois traits
caractérisent une classe sociale selon MARX :
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le
concept central de mode de production qui fonde la classe sociale en
définissant la place de chacun dans les rapports de production |
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la
conscience de classe qui tisse des liens entre les individus appartenant
à la même classe |
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le mode
de vie qui est lié aux critères économiques |
Selon
Marx c’est le rapport aux moyens de production qui fonde l’appartenance
de classe. Il distingue alors 2 grandes classes sociales fondamentalement
antagonistes :
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la
bourgeoisie capitaliste qui possède les moyens de production |
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le
prolétariat qui ne possède que sa force de travail, qu’il doit
vendre pour pouvoir survivre. |
MARX ne nie
pas l’existence d’autres classes, mais, selon lui, elles vont finir par
se rallier à la bourgeoisie ou au prolétariat: c'est la bipolarisation de
la société. Ainsi les fonctionnaires sont les alliés du pouvoir dominant
dont ils vont se charger de faire respecter les lois, tandis que les classes
moyennes possédantes, vont se paupériser du fait de la concurrence et
tomberont dans le prolétariat:
B/
La place du conflit
Selon
MARX, il faut distinguer "la masse" qui regroupe des individus
sans liens entre eux, de la "classe", c'est-à-dire des individus
qui ont pris conscience qu'ils avaient des intérêts communs.
MARX
distingue 2 formes de classes qui sont fonction de la prise de conscience
effectuée :
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Ainsi la
classe en soi représente un ensemble d’individus ayant un mode de vie
et une culture semblable, qui a pris conscience qu’il avait des
intérêts communs. C'est une classe qui exerce une activité défensive
par la coalition face à un ennemi (ex: les paysans français
aujourd'hui face à l'U.E.). |
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Mais la
classe pour soi a dépassé ce niveau en s’organisant pour défendre
ses intérêts face à ceux des autres classes. La conscience de classe
mène alors à la lutte des classes car elle va lutter pour faire
changer les choses et c'est une lutte autour du pouvoir (ex: la
révolution prolétarienne en Russie). |
Selon
MARX chaque type de société est caractérisé par un mode de production
donné, défini par l'état des techniques: la société antique basée sur
l'esclavage, la société féodale basée sur le servage et la société
capitaliste basée sur le salariat. Le changement social passe alors par la
lutte des classes. En effet ce sont les classes dominantes à un moment
donné de l’histoire qui imposent les lois et les idéologies aux classes
dominées. Mais la conscience de classe est l’étincelle permettant le
départ du conflit.
La lutte
entre classes dominantes et classes dominées va donc s’exercer autour du
pouvoir, qui devient la source du conflit et le moteur de l’histoire. C’est
donc la révolution qui fait avancer l’histoire pour MARX, car elle permet
de passer à un autre système (transparent). Pour MARX l'évolution des
sociétés passe donc par le conflit qui est le moteur de l'histoire.
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II-
Prolongements contemporains
A/
Actualité de MARX
Dahrendorf et
Touraine, sans remettre en question la lutte des classes, préfèrent lui
substituer les critères d’autorité et d’historicité.
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R.
DAHRENDORF pense en effet que c’est l’autorité qui est la cause
première de l’apparition des conflits, ce qui explique alors leur
grande diversité dans les sociétés industrielles, car chaque conflit
oppose des groupes d’intérêts particuliers. Ainsi, toutes les
organisations sociales donnent lieu à l’apparition de conflits divers
(ex : dans une entreprise, un parti politique, un quartier etc.).
Un individu peut donc être dominant dans une structure sociale donnée
et dominé dans une autre. La formation de classes antagonistes devient
difficilement réalisable, car il ne peut y avoir convergence de tous
ces intérêts dans une seule classe de dominants et une seule classe de
dominés. |
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TOURAINE
préfère penser que, s’il y a bien deux classes antagonistes qui s’opposent,
ce n’est pas la propriété des moyens de production que les dominants
et les dominés cherchent à s’arracher, mais plutôt la maîtrise de l’historicité,
c’est-à-dire la capacité à écrire l’histoire. Ce sont donc, pour
lui les choix de société, son image et son devenir, qui sont aujourd’hui
l’enjeu de la lutte des classes (ex : priorité à la solidarité
ou à l’individualisme dans le système de sécurité sociale et de
retraite, réduction ou pas des inégalités entre sexes, entre races
etc.). |
B/
Les critiques
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R.
ARON, fait une critique totale de l’analyse marxienne. Selon lui, il
faut remettre en question le déterminisme des techniques sur les
rapports de production. Il distingue, pour un même état des
techniques, plusieurs modes de production (ex : capitalisme et
socialisme au XX° siècle), plusieurs régimes politiques (ex :
démocraties, régime totalitaire), plusieurs régimes de propriété
(ex : public, privé), plusieurs systèmes d’organisation du
travail (ex : taylorisme, management participatif) etc. De plus, il
doute de la capacité de la dictature du prolétariat à faire
disparaître les conflits. Selon lui, il ne peut exister de société
sans antagonismes, ceux-ci vont se déplacer sur d’autres terrains.
Enfin, le nombre de classes est important pour lui, car cela signifie qu’elles
ne sont pas clairement définies. Dans ce cas, il devient encore plus
difficile de prendre conscience de son appartenance individuelle. |
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H.
MENDRAS critique aussi la pensée de MARX: il remet en cause l'idée que
les classes sociales constituent une analyse pertinente des sociétés
contemporaines. Il utilise l'image de la toupie pour montrer que la
société comprend une élite au sommet et en bas des pauvres et des
exclus, tandis que le milieu est formé par une immense constellation
centrale. |
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