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Thème 7 :  

Conflits de classes et changement social selon MARX

  

Plan

Introduction

 I - L’analyse de K. MARX

A/ Les classes sociales

B/ La place du conflit

 II - Prolongements contemporains

A/ Actualité de MARX

B/ Critiques

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction

La méthode de MARX est matérialiste, ce qui implique que les conditions matérielles d’existence, qui constituent «l’infrastructure » de la société, conditionnent la conscience des hommes. Mais le fonctionnement de la société dans son ensemble : la politique, l’idéologie, la religion, le droit etc. forme une «superstructure » qui est elle-même déterminée par les infrastructures. C'est aussi une méthode historique car, pour MARX c'est la lutte des classes qui fait évoluer les sociétés: ce sont "les hommes qui écrivent leur propre histoire".

I - L’analyse de K. MARX

A/ Les classes sociales

Trois traits caractérisent une classe sociale selon MARX :

le concept central de mode de production qui fonde la classe sociale en définissant la place de chacun dans les rapports de production

la conscience de classe qui tisse des liens entre les individus appartenant à la même classe

le mode de vie qui est lié aux critères économiques

 Selon Marx c’est le rapport aux moyens de production qui fonde l’appartenance de classe. Il distingue alors 2 grandes classes sociales fondamentalement antagonistes :

la bourgeoisie capitaliste qui possède les moyens de production

le prolétariat qui ne possède que sa force de travail, qu’il doit vendre pour pouvoir survivre.

MARX ne nie pas l’existence d’autres classes, mais, selon lui, elles vont finir par se rallier à la bourgeoisie ou au prolétariat: c'est la bipolarisation de la société. Ainsi les fonctionnaires sont les alliés du pouvoir dominant dont ils vont se charger de faire respecter les lois, tandis que les classes moyennes possédantes, vont se paupériser du fait de la concurrence et tomberont dans le prolétariat: 

B/ La place du conflit

 Selon MARX, il faut distinguer "la masse" qui regroupe des individus sans liens entre eux, de la "classe", c'est-à-dire des individus qui ont pris conscience qu'ils avaient des intérêts communs.

MARX distingue 2 formes de classes qui sont fonction de la prise de conscience effectuée :

Ainsi la classe en soi représente un ensemble d’individus ayant un mode de vie et une culture semblable, qui a pris conscience qu’il avait des intérêts communs. C'est une classe qui exerce une activité défensive par la coalition face à un ennemi (ex: les paysans français aujourd'hui face à l'U.E.).

Mais la classe pour soi a dépassé ce niveau en s’organisant pour défendre ses intérêts face à ceux des autres classes. La conscience de classe mène alors à la lutte des classes car elle va lutter pour faire changer les choses et c'est une lutte autour du pouvoir (ex: la révolution prolétarienne en Russie).

 Selon MARX chaque type de société est caractérisé par un mode de production donné, défini par l'état des techniques: la société antique basée sur l'esclavage, la société féodale basée sur le servage et la société capitaliste basée sur le salariat. Le changement social passe alors par la lutte des classes. En effet ce sont les classes dominantes à un moment donné de l’histoire qui imposent les lois et les idéologies aux classes dominées. Mais la conscience de classe est l’étincelle permettant le départ du conflit.

La lutte entre classes dominantes et classes dominées va donc s’exercer autour du pouvoir, qui devient la source du conflit et le moteur de l’histoire. C’est donc la révolution qui fait avancer l’histoire pour MARX, car elle permet de passer à un autre système (transparent). Pour MARX l'évolution des sociétés passe donc par le conflit qui est le moteur de l'histoire.

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II- Prolongements contemporains

A/ Actualité de MARX

Dahrendorf et Touraine, sans remettre en question la lutte des classes, préfèrent lui substituer les critères d’autorité et d’historicité.

R. DAHRENDORF pense en effet que c’est l’autorité qui est la cause première de l’apparition des conflits, ce qui explique alors leur grande diversité dans les sociétés industrielles, car chaque conflit oppose des groupes d’intérêts particuliers. Ainsi, toutes les organisations sociales donnent lieu à l’apparition de conflits divers (ex : dans une entreprise, un parti politique, un quartier etc.). Un individu peut donc être dominant dans une structure sociale donnée et dominé dans une autre. La formation de classes antagonistes devient difficilement réalisable, car il ne peut y avoir convergence de tous ces intérêts dans une seule classe de dominants et une seule classe de dominés.

TOURAINE préfère penser que, s’il y a bien deux classes antagonistes qui s’opposent, ce n’est pas la propriété des moyens de production que les dominants et les dominés cherchent à s’arracher, mais plutôt la maîtrise de l’historicité, c’est-à-dire la capacité à écrire l’histoire. Ce sont donc, pour lui les choix de société, son image et son devenir, qui sont aujourd’hui l’enjeu de la lutte des classes (ex : priorité à la solidarité ou à l’individualisme dans le système de sécurité sociale et de retraite, réduction ou pas des inégalités entre sexes, entre races etc.).

B/ Les critiques

R. ARON, fait une critique totale de l’analyse marxienne. Selon lui, il faut remettre en question le déterminisme des techniques sur les rapports de production. Il distingue, pour un même état des techniques, plusieurs modes de production (ex : capitalisme et socialisme au XX° siècle), plusieurs régimes politiques (ex : démocraties, régime totalitaire), plusieurs régimes de propriété (ex : public, privé), plusieurs systèmes d’organisation du travail (ex : taylorisme, management participatif) etc. De plus, il doute de la capacité de la dictature du prolétariat à faire disparaître les conflits. Selon lui, il ne peut exister de société sans antagonismes, ceux-ci vont se déplacer sur d’autres terrains. Enfin, le nombre de classes est important pour lui, car cela signifie qu’elles ne sont pas clairement définies. Dans ce cas, il devient encore plus difficile de prendre conscience de son appartenance individuelle.

H. MENDRAS critique aussi la pensée de MARX: il remet en cause l'idée que les classes sociales constituent une analyse pertinente des sociétés contemporaines. Il utilise l'image de la toupie pour montrer que la société comprend une élite au sommet et en bas des pauvres et des exclus, tandis que le milieu est formé par une immense constellation centrale.

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales